France 2 diffuse jeudi soir des extraits d'une interview de Penelope Fillon datant de 2007 dans laquelle l'épouse du candidat à la présidentielle atteste n'avoir jamais été son assistante. Son avocat a dénoncé des "phrases sorties de leur contexte".
C'est un nouvel élément compromettant pour le couple Fillon que va diffuser l'émission "Envoyé spécial", jeudi 2 février, sur France 2. Dans une interview vidéo datant de mai 2007 réalisée par le quotidien britannique Sunday Telegraph, Penelope Fillon s'est livrée sur son rôle aux côtés de son époux, François Fillon : "Je n'ai jamais été son assistante, ou quoi que ce soit de ce genre-là". Et d'ajouter : "Je ne me suis pas occupée de sa communication non plus."
À l'époque, son mari vient d'être nommé à Matignon en tant que Premier ministre. Au cours de cette interview de 45 minutes, elle s'estime "peu à l'aise dans les allées du pouvoir", et indique étudier Shakespeare. "J'ai réalisé que mes enfants me connaissaient mais seulement en tant que mère. (...) Je me suis donc dit : 'Je ne suis pas stupide, cela va me permettre de travailler et de penser à nouveau'", raconte-t-elle.
Si la vidéo n'est pas disponible sur Internet, ses propos qui viennent corroborer les révèlations du Canard Enchaîné, ont été retranscrits sur le site du quotien britannique. Selon le palmipède, Penelope Fillon a été embauchée par son mari puis par son suppléant à l'Assemblée nationale de 1998 à 2007, puis de 2012 à 2013, en tant qu’attachée parlementaire.
À aucun moment de l'interview qui dure 45 minutes, elle n'évoque pourtant une quelconque collaboration professionnelle avec son époux, se définissant même comme "une paysanne".
Or, dans sa ligne de défense, François Fillon a attesté que son épouse travaillait pour lui "depuis toujours, depuis 1981, [sa] première élection", et a fourni, selon son avocat, "des documents" à la justice, pour prouver sa bonne foi.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, l'avocat de Penelope Fillon, Me Pierre Cornut-Gentille, déplore également "qu'alors qu'une enquête judiciaire est en cours, des phrases ainsi isolées à dessein et sorties de leur contexte donnent lieu à une telle exploitation médiatique".
Avec AFP et Reuters