Le Sénat américain, à majorité républicaine, a approuvé mercredi la nomination de Rex Tillerson, ancien PDG d'ExxonMobil, au poste de secrétaire d'État.
Le Sénat américain a confirmé mercredi 1er janvier la nomination de Rex Tillerson à la tête du département d'État. L'ex-patron d'Exxon Mobil, dont le choix a été approuvé par 56 voix contre 43 malgré les inquiétudes suscitées par ses liens avec la Russie, aura fort à faire pour désamorcer les crises provoquées par le décret anti-immigration de Donald Trump jusqu'au sein de son administration. Les motifs de préoccupation ne manquaient déjà pas, entre la poursuite du conflit syrien, les provocations de la Corée du Nord, qui promet de tester prochainement un missile intercontinental, ou l'assurance de plus en marquée de la Chine et de la Russie sur la scène internationale.
Mais vendredi, Donald Trump a encore accentué les tensions en décidant de suspendre l'accueil des réfugiés et d'interdire provisoirement aux ressortissants de sept pays musulmans de se rendre aux États-Uni. Une décision qui lui a valu les foudres d'une bonne part de la communauté internationale, mais aussi celles de fonctionnaires du département d'État. Neuf cents d'entre eux ont signé une note dénonçant cette décision, selon une source proche de l'initiative. Alors que cette fronde tout à fait inhabituelle s'ébruitait, Sean Spicer, porte parole de la Maison Blanche, a invité lundi les membres de l'administration en désaccord avec leur chef à "adhérer à son programme ou à prendre la porte".
Handicap
Rex Tillerson, 64 ans, "va commencer avec un handicap et devra s'employer pour gagner la confiance de ses homologues étrangers comme celle du personnel du département d'État", estime John Bellinger, conseiller juridique du ministère sous la présidence de George W. Bush. Sans même parler de consultations avec le Congrès ou avec les alliés des États-Unis, plusieurs membres de la nouvelle équipe et de celles qui l'ont précédée doutent que le décret de vendredi ait fait l'objet d'un réel débat au sein du gouvernement avant d'entrer en vigueur. John Kelly, secrétaire à la Sécurité intérieure, aurait lui-même été pris de court. Selon le New York Times, il en a été informé lors d'une téléconférence avec la Maison Blanche au moment-même où Donald Trump le signait.
L'idée que le président puisse prendre des décisions sans consulter les membres de son gouvernement risque de nuire à la crédibilité du nouveau secrétaire d'État, souligne Loren DeJonge Schulman, une ancienne du Pentagone qui a siégé au conseil de sécurité nationale. "Le pouvoir et l'influence du secrétaire d'Etat découlent en premier lieu de l'idée qu'il parle au nom du président", souligne-t-elle.
Avec Reuters