
Les électeurs sont invités à déterminer qui de Manuel Valls ou de Benoît Hamon portera les couleurs du Parti socialiste à la présidentielle française. À la mi-journée, la participation était en hausse selon les organisateurs.
Fin du suspense. Les électeurs du second tour de la primaire organisée par le Parti socialiste (PS) départagent, dimanche 29 janvier, Benoît Hamon, l'outsider désormais favori, et Manuel Valls pour porter les couleurs socialistes à une élection présidentielle annoncée comme difficile pour la gauche.
À midi, sur 75% des bureaux de vote (...), nous avons 567 563 votants, ce qui représente une hausse par rapport à la participation enregistrée la semaine dernière à la même heure sur le même nombre de bureaux de vote", a déclaré Christophe
Borgel à la presse.
Pour le premier tour, les électeurs avaient été 400 000 à avoir glissé un bulletin dans l'urne à midi.
En France métropolitaine, les quelque 7 500 bureaux de vote ont ouvert à 09h00 et chaque Français peut glisser son bulletin jusqu'à 19h00 moyennant, comme au premier tour, 1 euro. Benoît Hamon, 49 ans, et Manuel Valls, 54 ans, voteront chacun dans leur fief francilien en fin de matinée : Trappes pour le député des Yvelines, Évry pour celui de l'Essonne.
Cacophonie
Pour éviter la cacophonie du premier tour sur le nombre réel de votants, qui avait alimenté les soupçons d'une participation gonflée, les organisateurs de la primaire promettent la transparence. À la tombée des premiers résultats partiels dans la soirée, les médias auront ainsi accès à la salle où remontent les informations des bureaux de vote.
Car le bon déroulement du scrutin et le niveau de participation sont un enjeu crucial pour l'avenir du vainqueur et du PS. Après seulement 1,6 million de votants au premier tour (soit un million de moins qu'en 2011), les deux finalistes sont au moins d'accord pour espérer approcher "les deux millions de votants", ce qui resterait encore modeste par rapport à la droite qui avait attiré en novembre plus de quatre millions de Français.
Manuel Valls a besoin d'un sursaut de participation pour renverser des chiffres et une dynamique qui ne lui sont pas favorables, comme en témoigne la différence d'ambiance et d'affluence dans les rassemblements de l'entre-deux tours.
L'ex-Premier ministre, déjà distancé par le "frondeur" Hamon au soir du premier tour (31,5 % contre 36 %), n'a obtenu que le soutien des "petits" candidats, la radicale de gauche Sylvia Pinel et l'écologiste Jean-Luc Bennhamias (3 % à eux deux) et indirectement celui de l'autre écologiste, François de Rugy (3,8 %), qui "a exclu de voter Hamon".
Vincent Peillon (6,8 %) est resté neutre et Manuel Valls n'a pas pu compter non plus sur le soutien de François Hollande, qui ne votera pas plus ce dimanche que le précédent – il était en déplacement en Amérique du Sud – à cette primaire. En outre, une partie des abstentionnistes qu'il vise semble déjà partie chez Emmanuel Macron.
"Expérience" contre "avenir désirable"
Pour tenter de combler son retard, Manuel Valls a mis en avant son "expérience" dans le contexte international actuel et sa "crédibilité" face à "l'illusion" que serait le revenu universel mis au centre des débats par son concurrent.
À l'inverse, Benoît Hamon, porteur d'un projet social et écologiste vers "un futur désirable", a engrangé le renfort du troisième homme Arnaud Montebourg (17,5 %) et celui de Martine Aubry qui l'a félicité vendredi "d'avoir redonné vie à l'idée de progrès".
Dans ce contexte d'une campagne présidentielle riche en rebondissements, comme le démontre encore l'affaire Fillon, les deux prétendants veulent démentir le scénario écrit d'une défaite au printemps. Une forte participation renforcerait également la légitimité du candidat PS par rapport aux deux autres principaux candidats de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, pour l'instant loin devant dans les sondages.
Avec AFP