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De retour d'exil, le président gambien Adama Barrow est revenu à Banjul

Le président gambien Adama Barrow est revenu dans son pays, jeudi, une semaine après avoir prêté serment à Dakar où il était en exil pour des raisons de sécurité. Ce retour signe l'épilogue d'une crise politique marquée par le départ de Yahya Jammeh.

Le président gambien Adama Barrow est de retour dans son pays. Il se trouvait au Sénégal depuis le 15 janvier à la demande de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour des raisons de sécurité. Son avion a attéri à Banjul, la capitale, jeudi 26 janvier, en début de soirée. En chéchia et tunique blanches, il est descendu d'un avion militaire sénégalais portant l'emblème de la Cédéao, accompagné par ses deux épouses et plusieurs de ses enfants. Il a été acclamé par une foule en liesse, des groupes de danseurs et des joueurs de tambour, sous la surveillance de militaires sénégalais et nigérians cagoulés et lourdement armés.

Dans un premier temps, il "résidera chez lui jusqu'à nouvel ordre" plutôt qu'à la présidence, où la force de la Cédéao, sous commandement sénégalais, a installé son état-major, a indiqué à la presse mercredi son porte-parole, Halifa Sallah.

De retour d'exil, le président gambien Adama Barrow est revenu à Banjul

Ce retour très attendu par le peuble gambien signe la fin d'une crise politique inédite, marquée par le départ de Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans. Après avoir un temps concédé sa défaite à l'élection présidentielle de décembre, il avait fait volte-face quelques jours plus tard, excluant de laisser sa place. Sous pression des forces militaires de la Cédéao déployées dans le pays et prêtes à intervenir, Yahya Jammeh a finalement décidé, samedi 21 janvier, l'exil, destination Malabo, en Guinée équatoriale.

Les défis immenses qui attendent Barrow

C'est donc une nouvelle ère qui s'ouvre en Gambie, ce petit pays anglophone totalement enclavé dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade côtière prisée des touristes. Les attentes et les défis s'annoncent immenses, à commencer par la mise en place d'une administration. Celle-ci semble mal engagée, la vice-présidente choisie par Adama Barrow, Fatoumata Jallow Tambajang, étant plus âgée que ne l'autorise la Constitution.

Parmi les premières priorités, figure la réforme des forces de sécurité. Malgré le départ en exil de Yahya Jammeh, le nouveau chef de l'État a demandé la poursuite de l'opération militaire de la Cédéao, notamment pour enquêter sur les affirmations indiquant que des mercenaires et des armes sont entrés en Gambie pendant les semaines de crise. "Le président Adama Barrow nous a demandé [...] d'étudier s'il y avait des stocks d'armes quelque part. Et s'il y a des mercenaires cachés quelque part", a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza.

Adama Barrow a également demandé aux forces de la Cédéao de rester six mois dans le pays, une décision qui appartiendra aux responsables militaires de la Cédéao, a souligné Marcel Alain de Souza.