Vainqueur de la Grande Boucle en 1987, l'Irlandais Stephen Roche fait le point sur le prologue du 96e Tour de France qui se déroule ce samedi, à Monaco. Long de 15,5 km, ce contre-la-montre s'annonce très "exigeant", affirme l'ex-champion.
REUTERS - Le contre-la-montre de 15,5 km qui ouvre le Tour de France samedi à Monaco risque de donner beaucoup de peine aux coureurs, a prédit Stephen Roche, vainqueur du Tour en 1987.
"Exigeante comme rarement vu depuis un paquet d'années, (cette première étape) se jouera dans les trois premiers kilomètres. Mais il y a un bon coup à faire", a déclaré à Reuters l'ancien champion irlandais, 49 ans et désormais installé Villeneuve-Loubet, près de Nice.
"Certains leaders risquent d'y laisser quelques plumes. Si des moins connus savent bien jouer le coup et le doubler avec une belle échappée quelques jours plus tard, le maillot jaune peut leur tendre les bras."
Stephen Roche a effectué à vélo ce parcours dont le départ sera donné sur la grille même du Grand Prix de Formule Un, face au Port Hercule.
"Exactement comme les Formule Un, les cyclistes devront avoir leur moteur bien chaud avant le départ. Cent mètres près, ils auront la terrible rampe de l'avenue d'Ostende à négocier", a-t-il analysé.
"Casse-gueule"
A peine avalée, les cyclistes auront leur élan coupé par des virages, certains en épingle, et des portions très courtes encadrant des montées. Au fil de ce tracé qui compte quelques crochets sur le territoire français, les relances seront reines.
Les zones de récupération seront inexistantes comme le souligne le champion du monde de 1987.
"En résumé, il faudra pédaler tout le long, même sur le dernier faux plat où aller chercher l'arrivée ne sera pas évident pour ceux n'en ayant pas gardé sous les pédales", a-t-il souligné, avant de donner la clé de la victoire:
"Entre les montées tactiques et les descentes techniques, le choix des braquets va être capital afin de bien gérer les ruptures."
Professionnel depuis deux ans, son fils Nicolas va participer à son premier Tour de France. Il pointe du doigt le piège de cette étape monégasque.
"Le dernier virage en épingle ramenant les coureurs en bord de mer sur Monaco est casse-gueule. Si l'humidité se glisse dans sa partie lisse, ce sera périlleux surtout avec nos vélos profilés peu adaptés pour ce genre d'acrobaties", a-t-il dit.