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"Trump défie l'Europe"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 17 janvier, les réactions aux déclarations de Donald Trump dans son interview à Bild et au Times, la campagne pour la primaire de la gauche et le jeu étrange de François Hollande.

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À la une de la presse française, mardi matin, la réaction aux propos de Donald Trump, qui salue le Brexit, juge l’Otan "obsolète", et estime qu’Angela Merkel a commis une "erreur catastrophique" en accueillant les migrants.

Ces déclarations, publiées dimanche dans la presse européenne, portent "un nouveau coup à la relation transatlantique", d’après le Figaro, pour qui le futur président américain "provoque" les Européens. "À cinq jours de l’entrée de [Trump] à la Maison Blanche, les obus sont tombés comme à Gravelotte", et le président élu "n’a guère parlé délicatement à la vielle Europe", s’émeut le journal, qui prévient que "la menace Trump pour l’Europe" n’est en réalité que "le reflet de notre propre impuissance", et qu’"au lieu de pousser des cris d’orfraie, il vaudrait mieux sonner le clairon. Prendre notre destin en main, vraiment". Une proposition semblable, d’ailleurs, à celle de Libération, qui estime également que le futur président américain poursuit un "travail de sape". S a charge anti-européenne "devrait pousser Berlin et Paris à resserrer leurs liens", conseille le journal, qui annonce que Trump va essayer de "fracturer le camp européen qui campe, pour le moment, sur une ligne dure face à Londres" en jouant sur la peur des pays d’Europe de l’Est de voir les États-Unis se désengager militairement face à la Russie. Libé estime également que les menaces de guerre commerciale visant l’Allemagne doivent elles aussi se lire "à l’aune du Brexit" : "Si l’UE se montre compréhensive à l’égard de Londres, les choses se passeront bien avec Washington", sous-entendrait Trump. Un marché de dupes pour les Européens, à en croire Libé, qui prévient que si le Brexit se conclut, par un accord au bénéfice de Londres, cela renforcera les partis démagogues, qui demanderont alors le même traitement pour leur pays : un accès au marché intérieur sans libre-circulation des personnes ni contribution au budget européen. Du chantage ? "Allô ! l’Europe. Ici Trump", lance le futur président des États-Unis juché sur un char dans le dessin de Willem pour Libération. "L’Otan est obsolète. Toute résistance est inutile".

Ses propos et ses promesses de rapprochement avec la Russie inquiètent les défenseurs des droits de l’Homme. "Vendredi, l’investiture du cynique Donald Trump marquera le début d’une nouvelle ère, pleine de dangers – en face, l’heure est venue de réaffirmer haut et fort nos valeurs", écrit l’Obs, qui cite la mise en garde du patron de l’ONG Human Rights Watch : "Il y a aujourd’hui une tendance à penser que ‘l’homme fort’ apporte de meilleures solutions – de nombreux politiciens réagissent au populisme en se mettant simplement la tête dans le sable, et en espérant que ces nouveaux vents s’essouffleront. D’autres imitent de fait les populistes, espérant tant bien que mal les devancer, alors qu’en fait ils ne font que renforcer leur message", a prévenu Kenneth Roth, tandis que l’Obs rappelle que si "les droits de l’Homme ne peuvent pas constituer le seul et unique critère d’une politique internationale, l’absence des droits de l’Homme conduit, pour sa part, à l’arbitraire et à l’obscurantisme". Mais la France, qui prétend incarner ces valeurs, "ne compte pas aux yeux de Trump", s’émeut le Parisien, qui relève que le futur président n’a pas mentionné une seule fois la France lors de sa rencontre avec la presse européenne, mais s’est déjà illustré, dans le passé, par des commentaires systématiquement négatifs sur l’Hexagone. "La France n’est plus la France", a-t-il notamment déclaré.

En France, toujours, la campagne pour la primaire de la gauche, dont le premier tour aura lieu dimanche, se poursuit. Alors que François Hollande a "snobé" le deuxième débat, dimanche soir, et se garde bien d’afficher son soutien à quiconque, l’Opinion assure que le président souhaite malgré tout peser sur la campagne, et rassembler la gauche, "de Macron au vainqueur de la primaire" - un "drôle de jeu" qui plongerait sa famille politique "dans des abîmes de perplexité". Le président a ignoré le débat de ses camarades, préférant se rendre au théâtre, mais c’est surtout la droite qui semble s’en formaliser. "O n peut comprendre la difficulté psychologique à être spectateur d’un débat dont il se voyait initialement acteur", ironise le Figaro, qui explique que c’est "sciemment" que François Hollande met à distance Valls, Montebourg, Hamon, Peillon et les autres. "Ils veulent l’oublier ? Eh bien lui aussi les oublie". "Entre le chef de l’État et les candidats à la primaire, c’est le double mépris, l’ignorance réciproque. Ils ont tout fait pour l’empêcher d’être candidat ? [François Hollande] ne fera rien pour les aider" - rien pour aider Manuel Valls, parti à la rencontre de la rédaction de Libération. Si le sourire un brin crispé sur les Photomaton à la une, l’ex-Premier ministre défend son bilan avec vigueur, et son programme en homme "pragmatique", qui revendique la capacité de rendre sa "fierté" à la France.

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