
Jean-Marc Ayrault a réagi dimanche au projet de Donald Trump de transférer l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem. Le ministre des Affaires étrangères a estimé que cela serait une "provocation" "lourde de conséquences".
Une "provocation" qui serait "lourde de conséquences". C’est en ces termes que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a réagi dimanche 15 janvier au projet du président élu américain, Donald Trump, de transférer l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.
Interrogé à ce sujet par France 3, le chef de la diplomatie française a dit penser que le président élu des États-Unis, qui entrera en fonctions le 20 janvier prochain, "sera dans l'impossibilité de le faire".
"Quand on est président des États-Unis [...], sur cette question comme pour les autres, on ne peut pas avoir une position aussi tranchée, aussi unilatérale, il faut chercher à contribuer à créer les conditions de la paix".
Cette mise en garde, qui survient au moment où quelque 70 pays et institutions internationales sont réunis à Paris pour réaffirmer leur attachement au principe de solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien, reflète l'inquiétude provoquée au sein de la communauté internationale par la stratégie imprévisible de Donald Trump sur ce dossier.
Positions très pro-israéliennes
Le président élu américain, qui prendra officiellement ses fonctions dans cinq jours, s'est distingué durant sa campagne par des positions très pro-israéliennes et a promis de transférer l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.
Une telle mesure romprait avec la politique historique des États-Unis et irait à l'encontre de la position de l'ONU, pour laquelle le statut de Jérusalem, également revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur futur État, doit se régler par la négociation.
Les Palestiniens ont d'ailleurs vivement réagi, le président Mahmoud Abbas menaçant de revenir sur la reconnaissance d'Israël si une telle décision était appliquée.
Le transfert de l'ambassade "non seulement priverait les États-Unis de toute légitimité à jouer un rôle dans la résolution du conflit, mais elle réduirait à néant la solution des deux États", a-t-il déclaré ce week-end au Figaro.
Avec AFP et Reuters