Au moins 10 personnes détenues pour "actes terroristes" se sont évadées à la faveur d'une attaque menée par un groupe d'hommes armés contre une prison du Bahreïn.
Des hommes armés ont mené, dimanche 1er janvier, une attaque contre la prison de Jau, au Bahreïn, qui a permis l'évasion de 10 personnes détenues pour "terrorisme", a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Un policier a été tué et un autre blessé durant cette attaque menée par un groupe de quatre à cinq assaillants armés de fusils automatiques et de pistolets. Parmi les 10 prisonniers qui se sont évadés figurent sept condamnés à la perpétuité et trois à de lourdes peines de prison pour des "actes terroristes", a indiqué le ministère qui a publié une liste nominative des fugitifs.
Opération de ratissage
Une vaste opération de ratissage pour rechercher et arrêter "les terroristes impliqués" dans l'attaque et retrouver les prisonniers évadés est actuellement en cours dans l’émirat. La police a installé ou renforcé des points de contrôle aux abords des villages chiites jouxtant Manama, la capitale.
Le ministère n'a pas donné d'indications sur les motivations des assaillants. Mais il a indiqué avoir chargé une commission d'enquêter sur les circonstances de l'attaque, fait rare dans la prison centrale de Jau supposée être entourée de strictes mesures de sécurité. Cet établissement pénitentiaire compte de nombreux Bahreïnis de confession chiite condamnés ou jugés pour implication dans des violences.
En juin dernier, 17 détenus s'étaient évadés d'une autre prison à Bahreïn, celle d'Al-Hadd, à l'est de Manama. Les autorités avaient alors annoncé avoir rapidement repris la majorité des évadés.
Déchéance de nationalité
Bahreïn, petit pays du Golfe dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa, est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame une véritable monarchie constitutionnelle et une meilleure prise en compte de ses intérêts.
Ces dernières années, des dizaines de personnes, dont des opposants, ont été jugées et condamnées à de lourdes peines de prison, et pour certains à la déchéance de leur nationalité, notamment pour violences ou critiques contre le pouvoir.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme se sont inquiétées récemment des poursuites contre des figures de l'opposition chiite. Les autorités de Manama nient toute discrimination envers les chiites à Bahreïn et accusent régulièrement l'Iran de s'ingérer dans ses affaires et d'entretenir la violence dans le royaume.
Avec AFP