
Le Parlement colombien a approuvé la loi d'amnistie des Farc, qui constitue la première étape de la concrétisation de l'accord de paix avec la guérilla. Celle-ci va protéger des milliers de combattants rebelles contre des poursuites judiciaires.
Le Congrès colombien a adopté mercredi 28 décembre une loi d'amnistie protégeant des milliers de combattants rebelles des Farc contre des poursuites judiciaires, pour des délits commis pendant le conflit civil qui les a opposés au gouvernement pendant cinq décennies. Il s'agit d'une première étape dans la concrétisation de l'accord de paix signé avec la guérilla le 24 novembre.
Cette décision a été saluée par le président Juan Manuel Santos, grand artisan de cet accord et récent prix Nobel de la paix. "Premier pas pour la consolidation de la paix, grâce au Congrès qui a approuvé la loi d'amnistie par un vote historique", a réagi le chef de l'État sur son compte Twitter.
À partir de maintenant, quelque "5 700 guérilleros vont commencer à quitter les montagnes et à rendre leurs armes. Ils bénéficieront de ce bénéfice qu'apporte la paix", a aussi expliqué le président du Sénat, Mauricio Lizcano, dans un communiqué.
"Renforcement de la recherche de la paix"
Composante clé de l'accord de paix signé le mois dernier entre Bogota et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la loi ne s'applique toutefois pas aux guérilleros s'étant rendus coupables de crimes de guerre ou d'atteintes aux droits de l'Homme.
"Les crimes graves contre l'humanité ne feront pas l'objet de l'amnistie. Ce projet contribue au renforcement de la recherche de la paix", a ainsi rappelé le ministre de la Justice, Jorge Eduardo Londoño, devant les députés. L'amnistie englobe également les membres de l'armée colombienne impliqués dans cette guerre civile vieille de 52 ans.
Le texte représente la première loi contenue dans l'accord de paix à être adoptée par le Congrès. Les législateurs pourraient accélérer l'adoption d'une série de lois associées afin de rassurer les rebelles, qui ont déjà commencé à rejoindre les zones de démobilisation définies par l'accord.
L'accord de paix prévoit d'autres législations définissant notamment des réformes rurales, l'indemnisation des victimes du conflit, le déminage des zones de guerre et une trêve supervisée par les Nations unies. En vertu de l'accord, les Farc deviendront une formation politique.
Avec AFP et Reuters