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L'Airbus n'a pas explosé en vol, selon le premier rapport du BEA

L'A330 du vol Rio-Paris, qui s'est abîmé dans l'Atlantique le 1er juin, n'a pas explosé en vol, selon le premier rapport du Bureau enquête et annalyse (BEA), qui, de son propre aveu, est "loin d'établir les causes de l'accident".

L’Airbus du vol Air France 447, qui s’est abîmé dans l’océan Atlantique le 1er juin avec 228 personnes à son bord, ne s’est pas disloqué en plein vol, selon les enquêteurs du Bureau enquête et analyse (BEA), dont les responsables ont tenu, jeudi, une conférence de presse au Bourget.

"L'avion n'a pas été détruit en vol, a déclaré Alain Bouillard, chargé de la présentation du rapport du BEA sur la catastrophe du 1er juin. "Il paraît avoir heurté la surface de l'eau en ligne de vol avec une forte accélération verticale", a-t-il poursuivi. Selon le BEA, l’avion aurait été intact au moment du contact avec l’eau.

"Nous n’avons pas trouvé de gilets de sauvetage", a poursuivi Alain Bouillard, ce qui conduit à penser que "les passagers n’étaient pas prêts à un amerrissage".

Ce début d’explication intervient deux jours après l’envoi d’une lettre de l’association des familles de victimes au PDG d’Air France, Jean-Cyril Spinetta, afin d’obtenir de la compagnie aérienne des réponses à une série de questions factuelles, selon le quotidien "Le Monde".

Un délai de six heures avant que l’urgence soit déclarée

Les messages d’urgence émis peu avant le crash montre que le pilote était revenu à un pilotage manuel et que la vitesse de l’avion était "incohérente". Les enquêteurs ont également précisé que "l’avion n’avait pas de problème technique au décollage".

Selon le BEA, le vol aurait dû passer sous la surveillance des contrôleurs aériens sénégalais après être sorti de la zone d’opération de leurs homologues brésiliens. Or, ce transfert ne s’est jamais produit. Les pilotes auraient tenté à trois reprises de se connecter à la base de données de Dakar, mais n’auraient pas réussi. Les contrôleurs aériens sénégalais n’ont jamais reçu leur plan de vol.

"Ce n’est pas inhabituel", a précisé Alain Bouillaud, en ajoutant que les enquêteurs cherchaient pourquoi il avait fallu un délai de six heures avant que l’urgence ne soit déclarée.

600 débris repêchés

Alain Bouillard a également expliqué que les recherches acoustiques des boîtes noires, toujours pas localisées, se poursuivraient jusqu’au 10 juillet. Les émetteurs des boîtes noires envoient normalement des signaux pendant un mois. Les enquêteurs espèrent que celles-ci auront une durée de vie supérieure à la moyenne.

Pour l’heure, les quelque 600 débris de l’avion qui ont été repêchés au large du Brésil sont examinés dans l’espoir de trouver des indices qui expliqueraient l’accident. Mais aucun nouveau débris n’a été retrouvé depuis cinq jours. Les recherches en mer ont également permis de retrouver 51 corps au total, mais aucun résultat d’autopsie n’est encore disponible.

Le BEA "refuse de croire qu’on ne retrouvera pas les boîtes noires", mais selon Alain Bouillard, les enquêteurs sont "bien loin d'avoir établi les causes de l'accident".