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Vote sur les colonies à l'ONU : Israël convoque l'ambassadeur américain

Benjamin Netanyahou a convoqué dimanche l'ambassadeur des États-Unis en Israël, deux jours après l'adoption, grâce à l'abstention américaine, d'une résolution de l'ONU pour l'arrêt de la colonisation israélienne des Territoires palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a convoqué dimanche 25 décembre l'ambassadeur des États-Unis en Israël pour lui demander des explications sur l'abstention de son pays lors du vote d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies réclamant l'arrêt de la colonisation israélienne des Territoires palestiniens.

Le chef du gouvernement israélien a également formulé de nouvelles critiques à l'encontre de l'administration Obama. Lors du conseil des ministres de dimanche, Benjamin Netanyahou a réaffirmé que Washington avait agi en concertation avec les Palestiniens pour faire adopter la résolution. "Selon nos informations, nous n'avons aucun doute sur le fait que l'administration Obama est à l'initiative de cette résolution, qu'elle est derrière elle, qu'elle a coordonné sa rédaction et a demandé qu'elle soit adoptée", a déclaré Netanyahou lors de la réunion du gouvernement.

Le texte a été adopté vendredi par 14 des 15 pays siégeant au Conseil de sécurité. Les États-Unis se sont abstenus, et n'ont pas opposé leur veto comme ils le font régulièrement sur ce sujet.

Samedi, Benjamin Netanyahou, qui entretient des relations notoirement exécrables avec l'actuel président américain, s'en était déjà pris au gouvernement d'Obama, qu'il avait accusé d'avoir fait "un coup anti-israélien honteux aux Nations unies".

Israël convoque 10 autres ambassadeurs

Les autorités israéliennes ont également convoqué pour consultation les ambassadeurs en Israël de 10 des 14 pays qui se sont prononcés en faveur de la résolution et avec lesquels elles entretiennent des relations diplomatiques.

Il s'agit de la Grande-Bretagne, de la France, de la Chine, de la Russie, de l'Égypte, de la Nouvelle-Zélande, du Japon, de l'Uruguay, de l'Espagne et de l'Ukraine. Ces convocations, qui interviennent le jour de Noël, sont particulièrement inhabituelles.

Dans un premier temps, la résolution avait été portée par l'Égypte mais sous la pression d'Israël et du président élu des États-Unis, Donald Trump, les autorités égyptiennes avaient renoncé à leur initiative. Celle-ci avait ensuite été reprise par la Nouvelle-Zélande, le Sénégal, le Venezuela et la Malaisie.

"Des amis ne traduisent pas d'autres amis devant le Conseil de sécurité"

"Depuis des décennies, les administrations américaines et les gouvernements israéliens sont en désaccord à propos des colonies, mais nous étions d'accord sur le fait que le Conseil de sécurité n'était pas le lieu pour régler cette question", a commenté Netanyahou.

"Nous savons que ce qu'il s'est passé là-bas va rendre les négociations plus difficiles et éloigner encore plus la paix. Comme je l'ai dit à John Kerry : 'des amis ne traduisent pas d'autres amis devant le Conseil de sécurité'", a poursuivi le Premier ministre israélien.

Même si elle ne prévoit pas de sanctions contre Israël, les responsables israéliens craignent que la résolution ne facilite les poursuites devant la Cour pénale internationale et n'encourage des sanctions contre les produits des colonies.

De nombreux pays estiment que les activités de peuplement de Territoires palestiniens occupés sont illégales tandis qu’Israël soutient que ces colonies se justifient par des raisons bibliques et des questions de sécurité.

Avec AFP et Reuters