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Des milliards d'insectes migrent en ce moment même au-dessus de nos têtes

Pendant dix ans, des chercheurs ont observé les migrations des insectes dans le ciel. Et ils se sont avérés être bien plus nombreux que prévu.

"Coucou c'est nous." Des milliards d'insectes sont actuellement en train de tracer leur route vers des contrées plus accueillantes au-dessus de nos têtes. Vraiment, des milliards. 

Dans une étude publiée dans le journal Science, des chercheurs ont analysé près de dix ans de données capturées par des radars conçus pour traquer les insectes. Et dans le sud du Royaume-Uni, là où les mesures ont été réalisées, ils sont des hordes de petits monstres volants à migrer chaque année à haute altitude.  

Des tonnes et des tonnes d'insectes

Dans le ciel du sud de l'Angleterre, 3,5 billions d’individus de tailles différentes ont été repérés par les radars des chercheurs, chaque année entre 2000 et 2009. C'est près de 3 200 tonnes d’insectes, soit sept fois la masse des 30 millions d’oiseaux qui partent du Royaume-Uni vers l’Afrique chaque automne.

"Vous imaginez, ces nombres ressemblent à des données tropicales, disons celles des bassins de l’Amazonie ou du Congo !", s'exclame Larry Stevens, spécialiste de l’évolution environnementale à Science. Au cours de la dernière décennie, les scientifiques ont identifié 1 320 migrations de masse en période de jour et 898 pendant la nuit. En direction du sud l’hiver, et du nord au printemps, les groupes volaient entre 150 et 1 200 mètres du sol.

"Ils ont une idée de là où ils veulent aller, de quand ils veulent y aller, et de quels vents prendre. C’est surprenant pour ces minuscules créatures", explique Silke Bauer, écologiste, à Science. Il faudra encore plus de données et d’observations réalisées sur différents sites pour confirmer la tendance, mais les migrations d’insectes pourraient bien prendre plus d’importance que prévu dans nos écosystèmes.

"Si les densités observées au-dessus du sud du Royaume-Uni s’étendent à l’espace aérien au-dessus de tous les continents, les migrations d’insectes à haute altitude pourraient représenter le mouvement animal annuel le plus significatif dans les écosystèmes, comparable aux migrations océaniques les plus importantes", explique Jason Chapman, chercheuse à l’Université de Exeter, à Science Daily

Du coup, on fera plus attention quand on regardera par le hublot de l'avion la prochaine fois. 

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