À la Une de la presse française, les interrogations et la polémique en Allemagne sur les failles des services de renseignement après l'attentat de Berlin. Un contexte terroriste dans lequel les libertés individuelles sont parfois malmenées. En Turquie, où 140 000 personnes ont été privées de leurs droits ou incarcérées, Le Parisien a enquêté sur ce nouveau règne de l'arbitraire voulu par le président Erdogan.
La presse française revient largement ce vendredi sur le parcours d’Anis Amri, le principal suspect de l’attentat de Berlin. "Pouvait-on empêcher cet attentat ?" s’interroge à la Une Libération. Le quotidien pointe un dysfonctionnement policier mais aussi judiciaire. Des failles qui fragilisent la chancelière.
Les populistes sont déchainés contre Angela Merkel titre Le Figaro. Les partis d’extrême droite comme l’alternative pour l’Allemagne (AFD) ou la CSU bavaroise dénoncent depuis plus d’un an sa politique migratoire. Un emballement dénoncé par l’Humanité. Le journal communiste évoque une "polémique nauséeuse" nourrie par des partis nationalistes qui redoublent de démagogie.
Laurent Joffrin dans Libération salue de son côté le courage moral des responsables allemands. Selon lui, Angela Merkel a fait preuve de "bon sens et de réalisme" en augmentant les moyens policiers et en renforçant la surveillance des suspects déjà identifiés. Mais tout cela est-il suffisant ?
Le Figaro, dans son édito prédit déjà la fin de la "puissance douce". Pour Arnaud de la Grange "un aggiornamento en matière de sécurité semble inévitable à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières ". Les Allemands croyaient que leur grande réserve en matière de sécurité les mettait à l’abri "les voilà tragiquement poussés vers l’arène", écrit-il.
La presse française s’intéresse aussi à la situation en Turquie, comparable à une "dictature à nos portes" affirme Le Parisien. Le journal est notamment allé à la rencontre d’une sage-femme de 40 ans. Victime des purges elle aussi, elle raconte comment elle a appris qu’elle figurait sur la liste d’un décret paru au journal officiel. Ce fut pour elle "le signal de la condamnation à une quasi mort sociale (…) le texte qui a bouleversé sa vie n’est qu’une litanie de noms, une liste de 10 000 fonctionnaires", pointe le quotidien, qui dénonce "un État paranoïaque où le vernis laïque de la Turquie d’Ataturk s’écaille" au profit "d’un pouvoir militaire tendance islamique pur et dur".
Après avoir fermé de nombreux médias en Turquie, le président Erdogan tente aujourd’hui d’étendre son emprise au-delà des frontières. Son gouvernement, s’insurge Médiapart, fait notamment la chasse aux médias kurdes basés en Europe. Le journal en ligne dénonce l’arrestation du blogueur Maxime Azadi, arrêté par la police belge à la demande du pouvoir turc. Le journal réclame sa libération.