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Au menu de cette revue de presse française, jeudi 22 décembre, la chasse à l’homme européenne lancée contre Anis Amri, le suspect numéro un de l’attaque de Berlin. Le débat sur les moyens de l’armée française. Et les liens financiers du FN avec la Russie.

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A la Une de la presse française, ce matin, l’avis de recherche diffusé hier à l’encontre du Tunisien Anis Amri, le suspect numéro 1 de l’attentat de Berlin.
Libération annonce une «traque en Europe», rappelant que le gouvernement allemand promet d’offrir 100 000 euros à toute personne fournissant des informations permettant l’arrestation de ce jeune homme de 24 ans - un migrant en situation irrégulière, qui était arrivé en Allemagne en juillet 2015, et était dans le collimateur des services de renseignement depuis plus d’un an, son nom figurant sur le fichier des 949 personnes considérées «menaçantes», susceptibles de passer à l’acte, pour ses «liens présumés avec l’organisation Etat islamique» – une liste équivalente au fichier S français, selon Libé, qui raconte qu’Anis Amri aurait été démasqué par une erreur similaire à celle commise par le commando de Charlie Hebdo: après avoir tout simplement laissé dans la cabine du camion un titre de séjour provisoire, établi à son nom par les autorités allemandes, dans l’attente de son expulsion. Celles-ci ont échoué à l’arrêter à temps, ce qui signifie que leur système comporte des «failles», selon le Parisien, qui se demande pourquoi Anis Amri, qui avait préparé un braquage pour se procurer des armes automatiques «et sans doute commettre un attentat avec l’aide de complices», d’après le procureur général allemand, n’a pas été «mieux surveillé». Par «manque de personnel», disent les syndicats de police.
Cette affaire apporte évidemment du grain à moudre aux tenants du tout-sécuritaire. «Encore rares en Allemagne», ces derniers trouveraient «de plus en plus une certaine audience», selon la Croix, qui rappelle que                                                                                                                                                                                                                                                                   toute l’Europe connaît à présent ce même débat, entre la sécurité et la liberté – un débat particulièrement délicat outre-Rhin, où les libertés individuelles ont été «sanctuarisées» à cause de l’histoire allemande. La Croix évoque «une très mauvaise nouvelle» pour Angela Merkel, qui n’aura pas à craindre que les attaques du parti d’extrême-droite AfD, mais aussi l’hostilité de certaines voix, pour l’instant minoritaires, au sein de son propre parti, la CDU. «L’Allemagne, qui s’était longtemps crue épargnée, se découvre aussi vulnérable que ses voisins», écrit le Figaro, annonçant que «Berlin découvre, (depuis lundi), l’ampleur de la menace islamiste» - une «menace» qui aurait grandi depuis l’engagement de l’Allemagne au sein de la coalition anti-groupe Etat islamique, d’après le journal, qui explique aussi que les djihadistes, «en installant le doute sur l’accueil des réfugiés», ont «atteint leur objectif»: «terroriser» la population, effrayée de se découvrir infiltrée par des individus ayant souvent emprunté les mêmes routes que les réfugiés. Ciblée par le terrorisme, malmenée par l’extrême-droite, la solidarité allemande envers eux tient cependant «encore bon», d’après Libération, qui cite le témoignage d’un assistant directeur d’école, dont l’établissement accueille des demandeurs d’asile: «Depuis lundi, on sent une volonté de se serrer les coudes, d’être plus forts ensemble, comme pour compenser l’horreur de cette attaque».
En France, la tribune, publiée hier par les Echos, du chef-d’état major des armées, qui réclame plus de moyens pour la Défense, suscite beaucoup de réactions. D’après Libération, le général Pierre de Villiers, qui demande à ce que le budget de la Défense soit porté à 2% du PIB, contre 1,77% actuellement, «cherche (à la fois) à se positionner et à préserver ses moyens, à quelques mois de la présidentielle», et à rappeler que la France, qui dispose de la dissuasion nucléaire à la fois océanique et aérienne, doit «renouveler ces deux composantes», et ne pas prendre le risque de n’en garder qu’une seule. Dans le contexte du « retour en force de la Russie sur le continent européen, «deux garanties valent mieux qu’un», met en garde le chef d’état-major des armées. «Le retour en force de la menace russe? Il sera intéressant de savoir ce que François Fillon, ouvertement russophile, pense de cette analyse», écrit Libé. «L’armée française est-elle à bout de souffle?», demande Slate, qui explique que c’est surtout la question de l’efficacité de certaines opérations qui doit être posée, citant notamment les critiques de l’ancien colonel de Marine, Michel Goya, qui juge «inefficace» l’opération Chammal – le nom de l’opération conduite par la France contre le groupe Etat islamique en Irak. Selon lui, cette intervention, qui a coûté environ un milliard d’euros, n’aurait permis de neutraliser qu’un millier de combattants. Soit un million d’euro par djihadiste éliminé.
On termine avec les révélations, hier, du Canard Enchaîné, qui affirme q ue les renseignements américains s’inquiètent du prêt de 30 millions de dollars octroyé par la Russie au FN pour la campagne de Marine Le Pen à la présidentielle. D’après le Parisien, le palmipède a fait état d’un courrier d’un parlementaire républicain, Mike Turner, qui suggère même d’envoyer quelques espions en Russie pour y mener l’enquête et obtenir des informations précises sur la «vaste campagne» destinée à «mener une guerre de l’information contre les Etats-Unis et d’autres pays dont les intérêts contrecarrent ceux de la Russie». Mike Turner évoque une demande de prêt du FN auprès de la Russie de 30 millions de dollars, en février dernier, dont la contrepartie aurait été la promesse de Marine Le Pen, confrontée à la réticence des banques françaises, de reconnaître la Crimée comme faisant partie du territoire russe. Un accord présenté comme un spécialiste de la Russie comme symptomatique de «la mentalité» et des «pratiques» du renseignement russe. «On achète des gens et on place ses pions, en se disant qu’ils auront bien une utilité». «Tout cela est faux et archifaux. Complètement farfelu», a réagi le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just.
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