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Retour au calme après les violences en RD Congo

Après une journée émaillée de violences à Kinshasa et dans plusieurs grandes villes, où au moins onze personnes ont trouvé la mort, le calme semble être revenu en RD Congo en ce mercredi 21 décembre.

Ce mercredi 21 décembre, à Kinshasa, le calme est revenu, affirme Thomas Nicolon, correspondant de France 24. La veille, des violences meurtrières ont éclaté dans la capitale et dans plusieurs grandes villes de RD Congo, alors que Joseph Kabila entend rester au pouvoir jusqu'à l'élection d'un successeur.

L'opposant historique Étienne Tshisekedi a appelé à "résister pacifiquement" contre le maintien du président Joseph Kabila, dont le mandat a expiré lundi à minuit. Au pouvoir depuis 2001, la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat.

Selon des sources officielles, neuf personnes ont été tuées, mardi, dans la capitale et deux à Lubumbashi, la deuxième ville du pays. "À Kinshasa, il y a eu neuf morts", a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende : "six pillards", et "un policier" en plus de deux passantes atteintes par des balles perdues.

"La situation est mauvaise", a de son côté déclaré le directeur du Bureau des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC, José Maria Aranaz. "Nous vérifions des informations selon lesquelles 20 civils auraient été tués mais cela semble assez solide", a-t-il dit par téléphone à Reuters.

Ida Sawyer, de l'organisation Human Rights Watch (HRW) pour l'Afrique centrale, a fait état, pour sa part, d'au moins 26 personnes tuées par les forces de sécurité lors de manifestations à Kinshasa, Lubumbashi, Matadi et Boma.

Samy Badibanga, le nouveau Premier ministre nommé le 20 décembre par Joseph Kabila quelques heures avant la fin de son mandat présidentiel, a adressé "un appel au calme" à la population et exhorté les forces de l'ordre à la "retenue".

Indignation

La présidentielle devant se tenir cette année n'a pas été organisée et Joseph Kabila, 45 ans, compte rester en poste jusqu'à l'élection d'un successeur, provoquant l'indignation de l'opposition et d'une partie de la population.

Par peur de violences, une grande partie de la population de Kinshasa, troisième ville d'Afrique, vit cloîtrée depuis le début de la semaine. Des petits rassemblements s'étaient formés mardi matin après l'appel à la "résistance pacifique" lancé par l'opposant historique Étienne Tshisekedi. Les manifestations sont interdites dans la capitale, où des groupes de jeunes ont brûlé des pneus ou monté des barricades dans plusieurs quartiers. L'armée ou les forces de l'ordre sont déployées dans toutes les grandes villes du pays.

À Lubumbashi (sud-est), fief de l'opposant en exil Moïse Katumbi, un manifestant et un policier ont été tués dans des affrontements ayant également blessé trois civils, selon le gouverneur local.

Dans le centre, l'attaque de la ville de Kananga par une milice contestant le pouvoir central a entraîné de violents combats. L'armée a parlé de morts "de part et d'autre" sans plus de précisions.

Avec AFP