
Au menu de cette revue de presse, mardi 20 décembre, l’attaque contre un marché de noël, hier soir à Berlin, qui a fait au moins 12 morts. Et l’assassinat de l’ambassadeur russe, hier également, à Ankara.
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On commence cette revue de presse internationale à Berlin, où 12 personnes ont été tuées, 48 autres blessées, dans l’attaque, hier soir, contre un marché de Noël.
Je vous propose de commencer par la Une du Berliner Morgenpost, dont la rédaction se trouve juste en face du marché de Noël sur lequel a foncé un camion. Le quotidien montre l’arrivée des secours et de la police, quelques instants après l’attaque. D’après le site du Berliner Morgenpost, le camion a parcouru 50 à 80 mètres, renversant plusieurs stands, avant de s’arrêter, et l’individu retrouvé mort dans le camion, côté passager, est de nationalité polonaise. Il s’agit peut-être du chauffeur auquel aurait été subtilisé le véhicule, immatriculé en Pologne, appartenant à une société de Gdansk, dont le patron a déclaré que son camion revenait d’Italie et devait déposer son chargement à Berlin avant de repartir vers la Pologne. Selon lui, le contact avec son chauffeur aurait été perdu le jour-même, dans l’après-midi, et «la personne qui est sortie (de son) camion n’est pas (son) chauffeur». L’homme qui est suspecté d’avoir foncé sur la foule, a été arrêté, lui, par la police, selon Die Welt, qui affirme, que cet individu pourrait être un réfugié d’origine pakistanaise. Le quotidien souligne aussi que plusieurs signes pointaient le risque d’attentat contre un marché de noël depuis plusieurs jours. Alors que Der Tagespiegel évoque «la peur du terrorisme» qui saisit Berlin, Bild fait état d’une «alerte terroriste» dans la capitale allemande. Le tabloïd parle d’un suspect d’origine afghane ou pakistanaise, qui pourrait avoir acquis le statut de réfugié en février dernier.
Beaucoup de réactions, également, du côté de la presse étrangère. La version britannique du gratuit Metro évoque « e massacre» qui a eu lieu hier soir sur un marché de Noël à Berlin, tandis que Le Soir, en Belgique, parle d’«horreur au marché de Noël». Un marché comme il y en a tant d’autres en Europe, rappelle The New York Times, qui évoque «le défi» de la protection de ces lieux. Le quotidien, qui mentionne la protection renforcée autour du marché de Noël de Strasbourg, en France, explique que cette tradition, qui date du moyen-âge dans les pays germanophones, et reste prisée des habitants comme des touristes, constitue un casse-tête pour les autorités, dans la mesure où n’importe qui peut accéder aux marchés de Noël, et y commettre un massacre.
« Le camion dévaste le marché de Noël », titre le Parisien, qui rappelle que l’Allemagne a été la cible de plusieurs attaques revendiquées par le groupe Etat islamique, depuis l’été dernier. «L’horreur au cœur de Berlin», écrit le Figaro, qui parle d’un «drame doublement symbolique» - relevant que «si cette piste se confirmait, les terroristes ne pouvaient pas choisir d'endroit plus marquant pour signifier à l'Allemagne qu'ils sont en guerre contre elle, l’attaque ayant eu lieu au pied de l'église du souvenir, en grande partie détruite en 1943, et transformée en lieu de mémoire de la Seconde Guerre mondiale». «Si l'acte terroriste est avéré, prévient le Figaro, (l’Allemagne) sera sommée de réagir face à la menace. Sa politique migratoire sera de nouveau sous le feu des critiques. A quelques mois des élections législatives, l'impact politique d'un tel événement se fera évidemment ressentir». L’attaque d’hier soir rappelle l’attentat de Nice, il y a cinq mois. «Comme Nice, la capitale allemande a été frappée par une terrible attaque», rappelle Nice-Matin, qui parle de «cauchemar à Berlin».
L’autre grand titre de la presse étrangère, c’est bien sûr l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara. The Wall Street Journal, qui rapporte qu’un «tireur a tué l’ambassadeur russe en Turquie», Andrey Karlov, montre une image extraite de la vidéo tournée au moment des faits, où l’on voit le tueur, identifié comme étant un jeune policier turc, s’adressant aux personnes présentes, évoquant la responsabilité de la Russie dans la guerre en Syrie, et en particulier à Alep. Et c’est encore que l’on aperçoit à la Une de la version anglophone d’Hurryiet, qui rappelle que cet assassinat intervient quelques heures après que le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité une résolution portant sur l’envoi d’observateurs en Syrie, et quelques jours, seulement, avant la rencontre prévue à Moscou, la semaine prochaine, entre la Russie, la Turquie et l’Iran pour parler de l’avenir du pays. Le journal russe Kommersant a préféré, lui, une image des derniers instants d’Andrey Karlov - une photo où l’on voit l’ambassadeur russe s’exprimant devant un public rassemblé à l’occasion d’une exposition dans la capitale russe et, au second plan, juste derrière lui, l’homme qui s’apprête à lui tirer dessus, après avoir réussi à pénétrer dans l’immeuble, en se faisant passer pour l’un de ses gardes du corps.
D’après The Washington Post, cet assassinat risque d’ouvrir une «crise» pour Recep Tayip Erdogan. Même si Vladimir Poutine a présenté l’assassinat de son ambassadeur comme une «provocation» qui n’affecterait pas les relations entre Moscou et Ankara, le quotidien américain explique que le président turc risque de se retrouver affaibli face à la Russie, à un moment où ses relations avec les Occidentaux, qui condamnent les purges sans précédent lancées contre ses opposants, traversent une passe difficile. Alors que les répercussions de cet assassinat sur les relations russo-turques sont encore difficiles à mesurer, Slate met en garde contre les raccourcis historiques, et les comparaisons déplacées. «Non, nous ne sommes pas en 1914, et l’ambassadeur russe n’est pas l’archiduc Franz Ferdinand», écrit le journal, en réponse aux commentaires qui se sont multipliés, hier, sur les réseaux sociaux, comparant ce qui s’est produit hier à Ankara, à ce qui est souvent présenté comme l’élément déclencheur de la Première guerre mondiale. D’après le site américain, l’assassinat d’Andrey Karlov serait davantage susceptible de provoquer un renforcement du dialogue entre la Russie et la Turquie, que d’entraîner une Troisième guerre mondiale.
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