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L'Égypte va rendre les dépouilles des victimes du vol Egypt Air Paris-Le Caire aux familles

Après des mois de polémiques, l'Égypte a annoncé samedi qu'elle allait rendre aux familles les dépouilles des victimes du crash d'un avion d'Egypt Air reliant Paris au Caire, un drame dont les causes restent indéterminées.

L'Égypte va rendre aux familles les corps des victimes du crash d'un avion d'Egypt Air reliant Paris au Caire le 19 mai, a annoncé samedi 17 décembre le procureur général égyptien. Le vol MS804 s'était abîmé en mer Méditerranée entre la Crète et la côte nord de l'Égypte après avoir soudainement disparu des écrans radars. Les 66 personnes à bord, dont 40 Égyptiens et 15 Français, avaient été tuées.

Le procureur a ordonné la restitution des corps "des victimes égyptiennes et il y a actuellement une coordination avec les ambassades étrangères pour leur remettre les restes des victimes étrangères", selon un communiqué. Depuis des mois, les familles de victimes dénonçaient la lenteur de l'Égypte à rendre les corps. Le gouvernement français avait demandé par plusieurs fois au Caire de remettre les dépouilles des victimes à leur famille.

"Rien ne peut légitimer un tel retard. Les proches des victimes ont l'impression d'être pris en otages dans le jeu diplomatique entre Paris et Le Caire", avait déploré en septembre Me Sébastien Busy, avocat de 22 familles, dont quatre françaises.

Traces d’explosifs selon les Égyptiens

Cette annonce sur la restitution des corps intervient quelques jours après que la commission d'enquête égyptienne a affirmé avoir retrouvé des traces d'explosifs sur des restes de victimes, une conclusion reçue avec scepticisme en France

Si Le Caire a toujours mis en avant l'hypothèse d'un attentat, les enquêteurs français privilégient la thèse d'un incident technique. En France, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile n'a pas caché son scepticisme quant à la thèse d'une origine criminelle de l'accident.

"En l'absence d'informations détaillées sur les conditions dans lesquelles ont été effectuées les prélèvements et les mesures ayant conduit à la détection de traces d'explosifs, le BEA considère qu'il n'est pas possible à ce stade d'en tirer des conclusions sur l'origine de l'accident", a indiqué une porte-parole. Le ministère français des Affaires étrangères quant à lui avait souligné que "l'enquête [allait] se poursuivre afin de déterminer les causes exactes de la disparition de ce vol".

Une association de victimes dénonce un "chantage" de l'Égypte

"On est dans la manipulation", avait de son côté dénoncé en France le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac) Stéphane Gicquel. "Aucun élément n'accrédite la piste terroriste. Il s'agit d'un chantage de la part des autorités égyptiennes pour faire accréditer cette thèse et protéger la compagnie Egypt Air en rejetant la responsabilité sur Paris", avait-t-il ajouté.

Si la thèse de l'attentat était établie, elle poserait des questions sur comment une bombe aurait pu être embarquée à l'aéroport Charles-de-Gaulle de Paris d'où l'avion avait décollé, estiment des experts égyptiens. L'appareil avait auparavant effectué des liaisons entre l'Égypte, la Tunisie et l'Érythrée avant le vol fatal, selon le site Internet spécialisé FlightRadar24.

Avec AFP