
Donald Trump et Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche le 29 septembre 2025. © Jonathan Ernst, Reuters
Donald Trump a décroché lundi 29 septembre un soutien sous conditions de Benjamin Netanyahu à son plan de paix pour Gaza, le Premier ministre israélien se réservant le droit de "terminer le travail" par les armes si le Hamas rejetait la proposition ou en violait les termes.
Le président américain a parlé de ce lundi comme "peut-être l'un des plus beaux jours de la civilisation", et a dit espérer une réponse "positive" du Hamas, dans une déclaration faite aux côtés de Benjamin Netanyahu.
Peu après, les médiateurs qatari et égyptien ont annoncé avoir remis le document rédigé par l'exécutif américain aux négociateurs du Hamas.
Le président américain et le dirigeant israélien n'ont pas donné comme prévu de conférence de presse. "Nous ne devrions probablement pas répondre à des questions alors que nous attendons des signatures et des feux verts de nombreux pays", a dit Donald Trump.
"Soutien total"
Peu avant, la Maison Blanche avait publié une proposition en 20 points censée mettre fin de manière définitive au conflit qui ravage depuis près de deux ans le territoire palestinien et a été déclenché par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
"Je soutiens votre plan pour mettre fin à la guerre à Gaza, qui nous permet d'atteindre nos buts de guerre", a déclaré Benjamin Netanyahu. "Si le Hamas rejette votre plan, M. le Président, ou s'ils disent l'accepter mais font ensuite tout pour le bloquer, Israël va terminer le travail", a toutefois ajouté le Premier ministre israélien.
Le président américain a assuré à Benjamin Netanyahu qu'il aurait son "soutien total" à Gaza si le Hamas rejetait le plan.
La feuille de route de Washington prévoit un arrêt immédiat de la guerre à Gaza, accompagné d'un retrait par étapes des forces israéliennes et une libération des otages dans les 72 heures suivant le feu vert d'Israël.
Le Forum des familles, principale organisation israélienne de proches d'otages retenus à Gaza, a salué dans un communiqué "un accord historique".
"Comité de la paix"
Une fois les otages libérés, Israël relâcherait selon le plan américain 1 700 Gazaouis faits prisonniers après l'attaque du 7 octobre ainsi que 250 Palestiniens condamnés à la prison à perpétuité. Le territoire palestinien serait gouverné par une autorité temporaire "technocratique et apolitique" gérant les affaires courantes, dont le Hamas serait exclu.
Benjamin Netanyahu a par ailleurs assuré lundi que l'Autorité palestinienne n'aura "aucun rôle à jouer" à Gaza si elle ne passe pas "par une transformation véritable et radicale".
Le gouvernement temporaire prévu par la proposition américaine serait placé sous la supervision d'un "comité de la paix" présidé par Donald Trump lui-même et dans lequel l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair jouerait un rôle. Ce dernier a réagi en saluant un projet "audacieux et intelligent", tandis que le président français Emmanuel Macron a écrit sur X : "Je souhaite qu'Israël s'engage résolument sur cette base. Le Hamas n'a pas d'autre choix que de libérer immédiatement tous les otages et suivre ce plan."
Huit pays arabes saluent le plan
L'Égypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie, l'Indonésie et le Pakistan ont salué mardi ce plan de paix. Dans un communiqué commun, les huit pays "saluent le rôle du président américain et ses efforts sincères visant à mettre fin à la guerre à Gaza", et "affirment leur volonté de s'engager de manière positive et constructive avec les États-Unis et les parties prenantes afin de finaliser l'accord et d'assurer sa mise en œuvre".
De son côté, l'Autorité palestinienne "accueille favorablement les efforts sincères et déterminés du président Donald J. Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza, et accorde sa confiance en sa capacité à trouver un chemin vers la paix", selon un communiqué publié lundi soir.
"Toutes les parties doivent saisir ce moment pour donner une véritable chance à la paix", a écrit lundi soir le président du Conseil de l'Union européenne, Antonio Costa, sur X. "La situation à Gaza est intolérable. Les hostilités doivent cesser et tous les otages doivent être libérés immédiatement", a-t-il ajouté.
Le texte élaboré par les États-Unis prévoit qu'à terme, "les membres du Hamas qui s'engageront à respecter une coexistence pacifique (avec Israël) et qui rendront leurs armes bénéficieront d'une amnistie".
Parmi les autres points clés du plan, les États-Unis travailleront avec des "partenaires arabes et internationaux pour mettre en place une Force internationale de stabilisation (ISF) qui doit être immédiatement déployée à Gaza". "Personne ne sera forcé de quitter Gaza", dit le texte alors que Donald Trump avait évoqué il y a quelques mois l'idée de vider le territoire de ses habitants. "Nous encouragerons les gens à rester et leur offrirons l'occasion de construire un Gaza meilleur."
Avec AFP