![Syrie : à Alep, rebelles et civils attendent leur évacuation, cessez-le-feu incertain Syrie : à Alep, rebelles et civils attendent leur évacuation, cessez-le-feu incertain](/data/posts/2022/07/21/1658443636_Syrie-a-Alep-rebelles-et-civils-attendent-leur-evacuation-cessez-le-feu-incertain.jpg)
À Alep-Est, rebelles et civils étaient toujours en attente mercredi matin d'une évacuation prévue à l'aube, mais qui a pris plusieurs heures de retard. Selon la Russie, l'armée syrienne a repris les combats en réponse à des attaques rebelles.
Les rebelles et les civils qui le souhaitent attendaient mercredi 14 décembre au matin d'être évacués d'Alep après un accord conclu sous la houlette de la Russie et de la Turquie, une opération qui marquera la fin de plus de quatre ans de rébellion dans la deuxième ville de Syrie.
L'évacuation de civils et des rebelles se trouvant dans la dernière poche rebelle de la ville, annoncée pour mercredi à l'aube, était en retard de plusieurs heures, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. Elle devait commencer mercredi à 5 h (3 h GMT), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et des sources locales.
Alep: accord pour l'évacuation des civils et des insurgés encerclés #AFP par @AFPgraphics pic.twitter.com/LjMhFLzJa9
— Agence France-Presse (@afpfr) 14 décembre 2016Du côté gouvernemental, la journaliste a vu dans le quartier de Salaheddine, divisé entre régime et rebelles, une vingtaine de bus verts en attente, sans voir de civils ou d'insurgés dans les parages.
"Nous sommes prêts mais nous voulons connaître les modalités" de l'opération d'évacuation, a déclaré à l'AFP Ibrahim Abou al-Leith, porte-parole des Casques Blancs, ces secouristes dans le secteur rebelle.
Six bus étaient brièvement entrés mardi soir dans le quartier avant d'en ressortir, vides.
Sur le terrain, les armes se sont tues depuis le milieu de l'après-midi de mardi, après quatre semaines de bombardements intenses sur les quartiers tenus par les insurgés dans la partie orientale d'Alep, selon une journaliste de l'AFP et l'OSDH.
Des représentants de l'insurrection syrienne ont cependant accusé mercredi matin les forces pro-gouvernementales d'avoir repris le bombardement des derniers quartiers encore tenus par les rebelles dans Alep en dépit du cessez-le-feu entré en vigueur la veille, une information confirmée par l'OSDH.
À Moscou, le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé que les rebelles d'Alep avaient lancé de nouvelles attaques à l'aube. L'armée syrienne les a repoussées et poursuit ses opérations pour venir à bout des dernières poches de résistance, poursuit le ministère russe cité par l'agence Interfax.
![Syrie : à Alep, rebelles et civils attendent leur évacuation, cessez-le-feu incertain Syrie : à Alep, rebelles et civils attendent leur évacuation, cessez-le-feu incertain](/data/posts/2022/07/21/1658443636_Syrie-a-Alep-rebelles-et-civils-attendent-leur-evacuation-cessez-le-feu-incertain_1.jpg)
L'armée syrienne et ses alliés, des combattants iraniens et du Hezbollah libanais, contrôlent désormais plus de 90 % d'Alep-Est, selon l'OSDH.
L'accord d'évacuation a été annoncé mardi par des groupes rebelles et confirmé par la Russie et la Turquie, parrains respectifs du régime de Bachar al-Assad et de l'opposition, après le tollé international suscité par les atrocités qui auraient été commises contre les civils dans les quartiers repris par l'armée.
Près de 6 000 civils, dont un tiers d'enfants, ont quitté les derniers quartiers d'Alep tenus par les rebelles syriens au cours des dernières 24 heures, a annoncé mercredi matin le ministère russe de la Défense, cité par l'agence de presse Interfax.
"Alep est dans une situation d'urgence absolue : environ 100 000 personnes sont encore piégées sur un territoire de 5 km carrés", a déclaré à l'AFP la présidente de Médecins du Monde, Dr Françoise Sivignon, appelant à sauver les civils de cet "enfer".
"Des observateurs impartiaux"
À New York, où une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU s'est tenue, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a confirmé un accord pour évacuer les rebelles d'Alep.
Son homologue américaine à l'ONU Samantha Power a réclamé des "observateurs internationaux impartiaux" pour superviser l'évacuation des civils qui "ont peur d'être abattus dans la rue ou emmenés vers un des goulags d'Assad". Et mardi matin, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a fait la même demande.
"Ce que la France demande, c'est la présence d'observateurs des Nations unies sur place pour avoir une garantie que l'évacuation, qui est une priorité pour la population civile, (ait lieu) mais aussi que les combattants ne soient pas massacrés, pour cela il faut des observateurs", a-t-il indiqué.
Déjà plus de 130 000 civils ont fui les quartiers Est, selon l'OSDH. Soumis depuis quatre semaines à de violents bombardements aériens et à l'artillerie, les rebelles ont perdu la quasi-totalité de leur ancien bastion d'Alep-Est conquis en 2012 et sont désormais cantonnés surtout dans le grand quartier d'Al-Machad.
Le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Rupert Colville, a fait état "d'informations indiquant que des forces progouvernementales avaient tué au moins 82 civils, dont 11 femmes et 13 enfants", dans des quartiers de la ville repris par l'armée.
Quittant cette zone, des centaines d'hommes et de femmes formaient une file sans fin et avançaient à petits pas dans le froid et la boue, certains emmitouflés dans des couvertures ou des manteaux, portant leurs enfants et leurs maigres possessions dans des sacs en plastique.
En quatre semaines, l'offensive a coûté la vie à plus de 463 civils à Alep-Est selon l'OSDH, tandis que 130 civils étaient tués par des tirs rebelles à Alep-Ouest.
Avec AFP et Reuters