logo

Syrie : les députés français en route pour Alep refoulés à la frontière turque

Quatre élus français, qui comptaient se rendre en Syrie afin d'obtenir une aide humanitaire pour la ville d'Alep, ont été refoulés lundi à la frontière turque.

Ils comptaient se rendre dans la ville syrienne d'Alep pour défendre "une solution humanitaire". La délégation française composée de trois députés français – Patrick Mennucci (PS), Hervé Mariton (LR) et Cécile Duflot (écologiste) – et du maire Europe Écologie-Les Verts (EELV) du 2e arrondissement de Paris Jacques Boutault a été refoulée lundi 12 décembre au poste-frontière de la province de Kilis, dans le sud-est de la Turquie.

"Nous avons été bloqués à Kilis", dans le sud-est de la Turquie, "l'endroit où on passe pour aller vers la zone d'Alep", a indiqué à l'AFP Patrick Mennucci (PS). "Les Turcs n'ont pas voulu qu'on passe. Ils ont dit qu'il y avait eu des bombes au chlore et qu'il y avait un nuage" dangereux, a ajouté ce membre de la commission des Lois de l'Assemblée. Les députés estiment qu'il n'y a "pas de motifs" au blocage de leur délégation.

À défaut de se rendre en Syrie, la délégation parlementaire, qui répondait à l'invitation du président du conseil local des quartiers d'Alep-Est Brita Hagi Hasan, a toutefois pu rencontrer en Turquie les responsables en charge de la crise syrienne à l'ONU qui ont "confirmé que tous les moyens nécessaires à une intervention humanitaire sont prêts à être déployés à Alep-Est."

"24 heures pour 100 000 vies"

"La question qui se pose est donc désormais la suivante : les autorités russes sont-elles prêtes à laisser l'ONU intervenir avant la fin de la semaine et à laisser les civils évacuer la ville en sécurité ?", écrivent les élus dans un communiqué.

"Si cela n'était pas le cas, la France, l'Allemagne, la Grande Bretagne, les États-Unis et les autres puissances militaires doivent envisager une intervention afin de sécuriser elles-mêmes ce corridor de quatre kilomètres pendant 24 heures", ajoutent-ils. "Il en va de la vie de dizaines de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes", soulignent les élus dans ce communiqué titré "24 heures pour 100 000 vies".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, plusieurs dizaines de milliers de civils se trouveraient toujours dans les derniers quartiers tenus par les rebelles soumis à des bombardements incessants et affamés par des semaines de siège total de la ville d'Alep.

La France, qui réclame le départ du président syrien et soutient l'opposition modérée dans ce conflit qui a fait plus de 300 000 morts, a accueilli samedi à Paris une réunion des pays dits "affinitaires". Les chefs de la diplomatie de ces pays occidentaux et arabes sont apparus résignés face à la chute d'Alep qui constituerait une victoire pour Bachar al-Assad et porterait un coup sévère aux espoirs des rebelles de renverser son régime.

Avec AFP et Reuters

Tags: Syrie, Turquie, Alep,