Le président élu Donald Trump a jugé "ridicules" les conclusions d'un rapport de la CIA, commandé par Barack Obama, selon lequel la Russie se serait immiscée dans le processus électoral américain pour aider le milliardaire à gagner.
Donald Trump a déclaré dimanche qu'il ne "croyait pas" aux conclusions de la CIA selon lesquelles la Russie a cherché à le faire élire à la présidence des États-Unis, au détriment d’Hillary Clinton.
Dans un long entretien sur la chaîne Fox réalisé samedi, le président élu les a jugées "ridicules". "Je pense que c'est ridicule. C'est encore un prétexte. Je n'y crois pas", a déclaré le milliardaire.
"Ce sont les démocrates qui rendent ça public [l'évaluation de la CIA, NDLR] parce qu'ils ont subi une des plus grandes défaites de l'histoire politique de ce pays", a-t-il ajouté.
Son équipe de transition avait rejeté samedi les conclusions de la célèbre agence américaine du renseignement, révélées vendredi soir par le Washington Post, jugeant que les analystes qui les ont produites "sont les mêmes que ceux qui disaient que (l'ancien président irakien) Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive".
"Ils ne savent pas si c'est la Russie ou la Chine ou quelqu'un d'autre"
Le 7 octobre, le département de la Sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement (DNI) avaient annoncé avoir conclu que Moscou avait piraté les comptes de personnalités et d'organisations politiques pendant la campagne dans le but "d'interférer dans le processus électoral américain", sans dire si les Russes cherchaient à favoriser l'un ou l'autre des candidats.
Mais Donald Trump a semblé dimanche contester aussi ces conclusions émanant du DNI, qui chapeaute les 17 agences américaines de renseignement. "Ils ne savent pas si c'est la Russie ou la Chine ou quelqu'un d'autre. Ça peut être quelqu'un assis sur son lit quelque part. Ils n'en ont aucune idée", a-t-il dit sur Fox.
Les conclusions de la CIA ont été publiées peu après que Barack Obama a ordonné un rapport exhaustif sur les piratages informatiques menés pendant la campagne présidentielle. Des sources consultées par le Washington Post ont affirmé que des personnes liées à Moscou ont fourni au site WikiLeaks des emails piratés sur les comptes de l'ancien directeur de campagne de la candidate démocrate Hillary Clinton, John Podesta, et du parti démocrate, entre autres.
"La communauté du renseignement estime que l'objectif de la Russie était de favoriser un candidat par rapport à un autre, d'aider Trump à être élu", a indiqué au Washington Post un haut responsable mis au courant d'un exposé fait par le renseignement à des sénateurs.
Une enquête bipartite
Selon le New York Times, les pirates russes ont également attaqué le parti républicain, mais n'ont rien diffusé de leurs découvertes sur cette dernière cible. Le président du parti républicain et futur secrétaire général de la Maison Blanche, Reince Priebus, a assuré sur ABC que son parti n'avait "pas été piraté", évoquant des "conversations avec le FBI".
Des sénateurs de haut rang issus des deux camps, les républicains John McCain et Lindsey Graham et les démocrates Charles Schumer et Jack Reed, ont appelé dimanche dans un communiqué commun à lancer une enquête bipartite car "ça ne peut pas devenir une question partisane. Les enjeux sont trop grands pour notre pays".
Avec AFP