Au lendemain du non massif des Italiens à un référendum constitutionnel, le président de la République, Sergio Mattarella, a demandé au chef du gouvernement, Matteo Renzi, de reporter sa démission, afin de permettre l'adoption du budget 2017.
Au lendemain de l’annonce de sa démission, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a gagné, lundi 5 décembre, quelques jours de sursis.
Après un conseil des ministres qui a duré à peine dix minutes, Matteo Renzi a remis lundi soir son sort entre les mains du président Sergio Mattarella, qu'il a rencontré une demi-heure au Quirinale, siège de la présidence italienne. Le chef de l’État a pris acte de la volonté du jeune président du Conseil de démissionner, mais lui a aussitôt demandé de reporter sa décision jusqu'au vote définitif de la loi de finances 2017, selon un communiqué de la présidence.
Ce vote devant le Sénat, après un premier vote déjà acquis à la Chambre des députés, pourrait avoir lieu avant la fin de la semaine.
Un nouveau gouvernement ?
Une fois le budget définitivement adopté, Sergio Mattarella devrait nommer un gouvernement "technique", chargé principalement de réformer la loi électorale. Au grand dam des populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue du Nord qui ont réclamé une dissolution immédiate du Parlement.
"Les Italiens doivent être appelés à voter le plus rapidement possible", a martelé Beppe Grillo, chef du M5S, sur son blog. "Première force politique du pays, nous sommes prêts à faire toutes les démarches nécessaires pour arriver à des élections", a-t-il ajouté. "À partir de la semaine prochaine, nous commencerons à voter sur Internet notre programme de gouvernement et ensuite notre équipe", a-t-il poursuivi.
Même discours du côté de la Ligue du Nord, mouvement anti-euro et anti-immigration, dont le leader Matteo Salvini a lui aussi réclamé des élections au plus vite.
Selon les derniers sondages, le M5S pourrait remporter la majorité à la Chambre des députés, porté par le même malaise qui a poussé au vote du Brexit au Royaume-Uni, à l'élection de Donald Trump aux États-Unis ou encore aux 47 % obtenus, dimanche, par l'extrême droite en Autriche.
Les autres formations politiques, majoritaires au Parlement actuel, semblaient s'accorder sur la nécessité d'une nouvelle réforme électorale, dont les contours restent incertains. Plusieurs noms circulaient pour prendre la suite de Matteo Renzi, dont son ministre des Finances, Pier Carlo Padoan, ou encore le président du Sénat, Pietro Grasso.
Avec AFP et Reuters