Estimant que leur vie serait en danger s'ils retournaient dans leur pays, la justice grecque a rejeté la demande d'Ankara d'extradition de trois militaires turcs ayant fui en Grèce, après le coup d'Etat avorté du 14 juillet.
Trois militaires turcs réfugiés en Grèce vont pour l’instant pouvoir rester en Europe. La justice grecque a en effet rejeté, lundi 5 décembre, la demande turque d’extradition de ces trois hommes ayant fui leur pays après le coup d’Etat avorté le 14 juillet.
Le conseil des juges a estimé que la vie de ces trois militaires était en danger en cas de renvoi dans leur pays. Selon l'avocate du groupe, Me Stavroula Tomara, la procureure du conseil a invoqué des "traitements humiliants" et les "tortures" infligés à d'autres officiers présumés putschistes arrêtés en Turquie récemment. Les magistrats grecs ont aussi jugé insuffisants les éléments envoyés par les autorités turques pour incriminer les militaires.
Compétent sur les extraditions, le conseil des juges se prononcera également, mardi, sur le sort de cinq autres officiers. Selon le droit grec, la décision finale sur les demandes d'extradition incombe toutefois au ministre de la Justice. La Turquie peut aussi faire un recours devant la Cour de cassation grecque.
Ankara a réclamé l'extradition de ces militaires, les accusant notamment de tentative de "renversement du gouvernement élu du pays" et "de tentative d'assassinat du président turc Recep Tayyip Erdogan".
L'examen de leur demande d'asile
Le groupe doit dans l'immédiat rester en détention dans le commissariat de l'ancien village olympique d'Athènes où il avait été transféré après son arrivée en Grèce.
Les huit militaires avaient atterri en hélicoptère à Alexandroupolis, une ville grecque proche de la frontière gréco-turque, le 16 juillet, quelques heures après le coup d'Etat manqué en Turquie.
Soutenant qu'ils craignaient pour leur vie, mais niant avoir participé au coup d'Etat, ils avaient aussitôt demandé l'asile en Grèce tandis qu'Ankara réclamait leur extradition.Leurs demandes d'asile ont été rejetées fin septembre en première instance, mais la procédure se poursuit puisqu'ils ont fait appel de cette décision.
Avec AFP