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Les forces syriennes continuent leur progression dans les quartiers d'Alep-Est. Dimanche, elles avaient repris plus de 60 % des secteurs rebelles de la ville. L'ONU, de son côté, demande à nouveau une trêve humanitaire.

Les forces progouvernementales syriennes ont déjà reconquis plus de 60 % des secteurs tenus par les rebelles et se rapprochent ainsi de leur objectif : reprendre le contrôle de la totalité d'Alep, deuxième ville de Syrie.

Les rebelles tentent de résister malgré des moyens limités, selon l’ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis le 15 novembre et le début de leur offensive, les forces pro-régime font pleuvoir les bombes, les obus et les barils d'explosifs sur Alep-Est tout en avançant au sol avec l'appui de combattants étrangers, notamment irakiens et du Hezbollah libanais.

Dimanche 4 décembre, le régime s’est emparé de nouveaux quartiers : Karam al-Myessar, Karam al-Tahhan et de parties du quartier de Qadi Askar, selon la télévision d'État. Ils avaient déjà repris aux rebelles les quartiers nord d'Alep-est. Les hélicoptères de l'armée larguent dans le même temps des milliers de tracts appelant "les combattants à abandonner leurs armes", a indiqué l'agence de presse officielle Sana.

En 20 jours, au moins 311 civils, dont 42 enfants, ont été tués dans les quartiers rebelles d'Alep et environ 50 000 de leurs 250 000 habitants ont fui leurs foyers, selon l'OSDH. Près de 70 personnes ont été tuées dans les quartiers gouvernementaux par des tirs rebelles.

La reprise de l'ensemble des quartiers rebelles, assiégés depuis plus de quatre mois et manquant de tout, assurerait au régime sa plus importante victoire depuis le début d'une guerre qui a fait plus de 300 000 morts et jeté sur les routes plus de la moitié de la population.

Trêve d’au moins sept jours

Devant la situation désastreuse que subissent les civils pris dans les combats, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi 5 décembre sur un projet de résolution demandant une trêve des hostilités d'au moins sept jours dans la ville.

Le texte a été mis au point par l'Égypte, la Nouvelle-Zélande et l'Espagne après de longues négociations avec la Russie, très réticente. Malgré des concessions faites par ses promoteurs, il n'est pas certain que Moscou laisse passer ce projet.

De son côté, Damas fait toujours la sourde oreille devant les protestations des pays occidentaux qui dénoncent des crimes de guerre. Elle ne répond pas non plus aux requêtes de l'ONU qui l'exhorte à autoriser l'entrée de convois humanitaires.

La Russie, fidèle alliée du régime, qui ne participe pas actuellement aux bombardements d'Alep mais assure un soutien tactique, a annoncé l'envoi d’une aide humanitaire aux habitants de la ville. "Plus de 30 camions sont arrivés avec des habits chauds, des couvertures et de la nourriture", selon un commandant russe sur place.

La Russie avait, elle, proposé une trêve de 24 heures seulement, renouvelable, et voulait que les groupes armés extrémistes comme le Front al-Nosra soient explicitement exclus du cessez-le-feu.

Avec AFP