Charlie Hebdo en Allemand, c'est parti. Le journal satirique français a débuté, jeudi, sa première déclinaison à l'étranger. Au menu, Angela Merkel, Volkswagen et le sexisme en Allemagne.
Angela Merkel, épuisée, sur une rampe hydraulique, tandis qu'un ingénieur de Volkswagen s'apprête à lui changer le pot d'échappement pour tenir encore quatre ans à la tête de l'Allemagne… Cette double référence à la quatrième candidature de la chancelière en place et au scandale des moteurs truqués qui a fragilisé le constructeur automobile est à la une du premier numéro de la déclinaison allemande du journal satirique français Charlie Hebdo.
L'affiche de lancement de la version allemande de Charlie Hebdo qui affirme que "Charlie Hebdo soulage, dès maintenant en Allemand".
"On a constaté qu'il y avait une vraie curiosité en Allemagne pour Charlie Hebdo", a expliqué le dessinateur Riss, directeur de la publication. Le "numéro des survivants", sorti une semaine après l'attentat au cours duquel 12 personnes, dont huit membres de la rédaction, ont trouvé la mort a été vendue à 70 000 exemplaires en Allemagne, son plus grand succès à l'étranger. L'élan de solidarité exprimé après cette tragédie, notamment à travers le slogan "Je suis Charlie", a aussi été très fort en Allemagne.
"Esprit allemand"
Le premier numéro de Charlie Hebdo en version allemande a été tiré à 200 000 exemplaires. Il contient essentiellement des dessins et des textes traduits de la version française. Mais l'équipe a l'intention de produire davantage de contenus spécifiques à l'Allemagne au fil des semaines.
L'humour de Charlie Hebdo, mélange de satire et de provocation, "n'est pas du goût de tout le monde", rappelle le quotidien berlinois Tagesspiegel qui se demande si la mayonnaise prendra vraiment de l'autre côté du Rhin. "Les ressorts humoristiques peuvent fonctionner sur un esprit allemand, après, il faut apprendre à connaître les codes de la vie politique et de la vie culturelle en Allemagne", précise Riss.
Cette institution du paysage médiatique français a souvent été la cible de critiques à l'étranger. Dernier exemple en date : la ville italienne d'Amatrice, frappé cet été par un séisme meurtrier, a porté plainte contre l'hebdomadaire après un dessin montrant des victimes avec les mentions "Penne sauce tomate" ou "Penne gratinées".
Avec AFP