
Alors que les enquêteurs avancent l'hypothèse d'une panne de carburant, les hommages à l'équipe brésilienne de Chapecoense se sont multipliés en Colombie, après le crash aérien qui a fait 71 morts et décimé ce club de football.
Un hommage a été rendu en Colombie mercredi 30 novembre au club brésilien de Chapecoense, après le crash aérien qui a fait 71 morts, dont la plupart de ses footballeurs en route pour leur première finale continentale.
À Medellin, quelque 30 000 personnes se sont réunies en souvenir des victimes. Le club de l'Atletico Nacional, qui devait affronter Chapecoense, avait invité ses fans à venir au stade à l'heure prévue de la finale la Copa Sudamericana, vêtus de blanc et avec des bougies. "Notre cœur est serré (...) ce que nous disons ici ne remplira pas le vide que laissent ces hommes", a déclaré l'entraîneur du Nacional, Reinaldo Rueda.
Le club a demandé à la Conmebol, la confédération sud-américaine, que la Copa Sudamericana soit attribuée d'office à Chapecoense. Au Brésil, plusieurs grands clubs, dont Palmeiras, Fluminense et Botafogo, ont annoncé qu'ils prêteraient gratuitement certains de leurs joueurs au Chapecoense pour la saison 2017.
Une panne de carburant ?
De son côté, l’enquête se dirige pour l'instant vers une panne de carburant pour expliquer ce crash aérien. "Les causes s'orientent, possiblement, vers un problème de carburant (...) C'est une hypothèse qui se renforce, mais qui doit être analysée par les enquêteurs, comme les informations de la boîte noire ou les enregistrements de la tour de contrôle", a déclaré Alfredo Bocanegra, directeur de l'Aviation civile colombienne, en précisant qu'aucune réponse définitive n'était attendue avant six mois.
"L'appareil n'avait plus de carburant au moment de l'impact", a assuré en conférence de presse le secrétaire de la sécurité aérienne de l'Aviation civile, Freddy Bonilla, qui a insisté sur le fait que l'avion n'avait pas respecté l'obligation internationale d'avoir en soutes une quantité de carburant supérieure à celle nécessaire, afin de pouvoir notamment changer d'aéroport en cas d'urgence.
Cette éventualité semblait corroborée par un message du pilote à la tour de contrôle: "Mademoiselle, Lamia 2933 est en panne totale, panne électrique totale, sans carburant !", aurait lancé Miguel Quiroga, peu avant 22 h lundi (3 h GMT mardi), à quelques minutes du crash.
L'enregistrement de ce message, diffusé mercredi par plusieurs grands médias colombiens, n'a pas été confirmé par les autorités, qui ont même parlé "d'inexactitude chronologique". Une source militaire avait cependant estimé mardi qu'il était "très suspect que malgré la chute de l'appareil, celui-ci n'ait pas explosé. Cela renforce la théorie du manque de carburant à bord de l'appareil".
L'accident est survenu lorsque l'appareil, un British Aerospace 146 de la compagnie bolivienne Lamia avec à son bord 77 personnes, a percuté une montagne, quelques minutes avant son atterrissage sur l'aéroport de Rio Negro, qui dessert Medellin. L'accident est survenu dans des conditions météorologiques mauvaises, dans une zone d'accès très difficile, à 3 300 m d'altitude, et battue par de fortes pluies.
Avec AFP