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Alors que les troupes du régime syrien poursuivent leur offensive sur Alep, la France demande que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunisse "immédiatement" afin d'examiner la situation humanitaire de cette "ville martyre".

La France a demandé, mardi 29 novembre, la tenue en urgence d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour évoquer la "catastrophe humanitaire" en cours à Alep, où l'armée syrienne et ses alliés ont repris ces derniers jours plus d'un tiers des quartiers encore tenus par les rebelles.

"Face à la catastrophe humanitaire à Alep", le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, "demande que le Conseil de sécurité des Nations unies se réunisse immédiatement afin d'examiner la situation de cette ville martyre et les moyens d'apporter secours à sa population", peut-on lire dans un communiqué.

Alep : la France demande une réunion "immédiate" du Conseil de sécurité de l'ONU

"Plus que jamais, il y a urgence à mettre en œuvre une cessation des hostilités et à permettre un accès sans entrave de l'aide humanitaire", ajoute le ministère des Affaires étrangères, précisant que le président des conseils locaux d'Alep, Brita Hagi Hasan, serait reçu mercredi au Quai d'Orsay, à Paris.

"Au cours des derniers jours", près de 16 000 civils ont fui Alep-Est vers d'autres parties de la ville, a pour sa part annoncé mardi un haut responsable de l'ONU, Stephen O'Brien, dans une déclaration écrite. "Je suis extrêmement préoccupé par le sort des civils en raison de la situation alarmante et effrayante dans la ville d'Alep", a-t-il affirmé.

Plusieurs milliers de déplacés

Relancée cet été, l'opération de reconquête de la partie est d'Alep, la deuxième ville de Syrie, s'est nettement accélérée ces derniers jours (voir carte ci-dessous). Soutenue par des miliciens et appuyée par l'aviation russe, l'armée de Bachar al-Assad a enregistré d'importants gains territoriaux, reprenant les quartiers d'Hanano, de Djabal Badro, de Holok et de Sakhour.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'"opposition a perdu plus du tiers de la partie d'Alep qui était sous son contrôle." Le ministère russe de la Défense a pour sa part évalué à 40 % la zone "libérée" par les forces gouvernementales.

Face à l'avancée des forces du régime, plusieurs milliers d'habitants auraient franchi les lignes de front avant d'être conduits dans des zones sous contrôle gouvernemental à Alep-Ouest.

La France, qui réclame le départ du président syrien et soutient l'opposition modérée dans ce conflit qui a fait plus de 300 000 morts, doit accueillir début décembre une réunion des pays amis de l'opposition syrienne. Cette réunion des pays dits "affinitaires" se tiendra au niveau ministériel. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie ainsi que des pays arabes, comme l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis et la Jordanie, seront notamment représentés.

Avec Reuters