
Au menu de cette revue de presse française, lundi 28 novembre, la victoire écrasante de François Fillon à la primaire de la droite et du centre.
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La presse française revient bien sûr largement sur la victoire écrasante de François Fillon à la primaire de la droite et du centre.
«La lame de fond» Fillon fait la une de toute la presse française, ou presque - la Une de la Croix, qui évoque son «éclatante victoire». 66,5 % des voix, contre 33,5 pour Alain Juppé, une vague «qui vient de loin», d’après le Figaro, qui salue le «triomphe» d’un candidat qui porté par «une insurrection civile». Une victoire nourrie, selon le journal, à la fois par le «discrédit de François Hollande» et par «la poussée du vote anti-système».
L’élu de Paris va représenter la droite à la présidentielle – en serait-il déjà le favori? «François premier» fait la une de 20 minutes, tandis que l’Opinion, qui annonce une «rupture Fillon», le montre posant aux côtés de ses deux trophées, les têtes réduites d’Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, exposées au musée Jacques Chirac, le musée des Arts primitifs. «A droite toute», la main sur le cœur et le regard déterminé, François Fillon «s’impose sans conteste comme le champion d’une droite décomplexée», d’après le Parisien.
«François Fillon, leader Maximo», ironise Libération, qui a choisi de consacrer sa une non pas à la révolution selon François Fillon, mais à celle qu’a incarnée pendant des décennies le leader cubain Fidel Castro. A 90 ans, l’ancien compagnon de Che Guevara s’est éteint à la Havane. «Hasta siempre Fidel», salue l’Humanité.
La victoire de François Fillon a déjoué tous les pronostics. Le Figaro évoque «la consécration d’un obstiné», qui en 35 ans de carrière, aurait «tout connu», les «fidélités successives», les «humiliations» et les «victoires». L’homme «revient de loin», rappelle le Parisien, qui raconte la mue de «Droopy en pitbull», la transformation de «Mister Nobody», comme l’avaient surnommé les sarkozystes, en champion de la droite. Cette droite est désireuse de renouer avec ses «fondamentaux», d’après le Figaro, qui voit dans la victoire de François Fillon un «retour au bon sens populaire». «(François Fillon) a dit aux Français posément non pas ce qu’ils veulent entendre mais au contraire, ce qu’ils doivent entendre, pour un bien supérieur». Libération évoque la volonté de la droite de «voir mise en œuvre une révolution conservatrice à la française». «Recul de l’Etat-providence, dérégulation du marché du travail, réduction du nombre de fonctionnaires, retraite à 65 ans: on sait désormais à quoi s’attendre (si François Fillon) transforme l’essai de la primaire en mai», prévient Libé, tandis que l’Humanité met en garde contre le «blitzkrieg libéral» que François Fillon, «le gaulliste antisocial», entendrait mettre en œuvre, s’il parvenait à l’Elysée.
François Fillon doit à présent réussir à rassembler au-delà de son propre camp. D’après le Figaro, «une nouvelle campagne» commence aujourd’hui - une campagne «qui sera l’exact inverse de la première», selon le journal. «Dans la primaire, (François Fillon) était l’outsider; pour la présidentielle, il est le favori». «Avoir été sous-estimé fut souvent difficile pour lui, mais cela l’a finalement protégé et permis de créer la surprise. Cette fois, annonce le Figaro, il va être exposé comme jamais. Scruté, ciblé, défié. C’est une autre forme d’épreuve». «François Fillon a désormais un statut de nouveau leader de la droite, et il lui appartient de fédérer une droite électoralement conquérante et idéologiquement plurielle» - sans «affadir son discours ni renier ce qu’il a dit et incarné dans cette campagne» - vaste programme.
François Fillon candidat de la droite, la presse s’interroge aussi sur ce que cela change pour les autres candidats – déclarés ou éventuels. D’après Libération, l’élimination d’Alain Juppé ouvre la voie à une quatrième candidature du centriste François Bayrou à la présidentielle, tandis que le «profil droitier» de François Fillon «menace les marges de manœuvre du FN», tout en offrant un peu plus de place au centre pour Emmanuel Macron. A gauche, ça paraît beaucoup plus compliqué, tant la situation est brouillée - c’est un euphémisme. «Pendant que la droite se rassemble, la majorité se déchire», constate le Figaro, qui revient sur la passe d’armes, hier soir, entre l’écologiste Daniel Cohn-Bendit et le patron du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, mais aussi et surtout sur la façon dont Manuel Valls affiche ses ambitions, en n’excluant pas de se présenter à la primaire de la gauche. Une déclaration à laquelle Emmanuel Macron a réagi en déclarant que «lorsque l’on exprime un désaccord, il faut prendre ses responsabilités en quittant le gouvernement». Une démission de Manuel Valls est-elle à l’ordre du jour? L’Elysée assure qu’il n’en est pas question, mais les Echos annoncent que «la guerre est déclarée» entre le Premier ministre et François Hollande.
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