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Le gouvernement colombien et la guérilla des Farc ont annoncé, mardi, qu'ils signeront le 24 novembre, à Bogota, le nouvel accord de paix révisé conclu pour mettre fin à plus de 50 ans de conflit. Le texte précédent avait été rejeté par référendum.

Près de deux mois après le rejet d’un précédent texte par référendum, la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et le gouvernement de Bogota vont, une nouvelle fois, tenter de mettre définitivement fin à plus d'un demi-siècle de conflit armé en Colombie en signant un nouvel accord de paix le 24 novembre.

Dans une allocution, mardi 22 novembre, le président Juan Manuel Santos a souligné qu'il était "indispensable" de mettre en œuvre le nouvel accord, conclu le 12 novembre, "le plus rapidement possible", du fait de la "fragilité" du cessez-le-feu bilatéral en vigueur depuis fin août, et déjà entaché par la mort, ce mois-ci, de deux guérilléros des Farc dans des circonstances qui restent à préciser et font l'objet d'une enquête de l'ONU.

Les principaux commandants des Farc, dont leur chef suprême Rodrigo Londono, plus connu sous ses noms de guerre de Timoleon Jimenez ou Timochenko, sont dans la capitale, pour la première fois depuis des décennies, pour préparer la signature de l'accord, dont ils demandent eux aussi la rapide mise en œuvre.

Nouvelle version du texte de l’accord

Mardi soir, les négociateurs de paix du gouvernement et de la guérilla ont souligné qu'ils devaient avancer "d'un pas ferme vers la mise en application des accords afin de surmonter tant d'années d'un conflit" qui, au fil des décennies, a impliqué d'autres guérillas, ainsi que des paramilitaires et l'armée, faisant plus de 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Ils ont précisé que le nouvel accord, conclu après le rejet d'un précédent texte par les électeurs colombiens le 2 octobre, serait ensuite approuvé par le Parlement, selon une procédure restant à affiner.

Alors que rien ne l'y obligeait, le président colombien, qui a reçu le mois dernier le prix Nobel pour ses efforts en faveur de la paix, avait décidé de soumettre la précédente version de l'accord à un référendum. Mais les Colombiens ont majoritairement estimé qu'il était trop favorable aux rebelles. Le gouvernement a publié le texte révisé la semaine dernière.

Cette fois, le chef de l’État a estimé que "le Congrès, de par sa nature même, bénéficie non seulement de la légitimité du vote populaire, mais représente aussi chacun des départements et des régions du pays".

"Ce nouvel accord ne satisfera sans doute pas tout le monde, mais il en va ainsi avec les accords de paix. Il y a toujours des voix critiques; c'est compréhensible et respectable", a déclaré Juan Manuel Santos.

Un nouveau référendum de ratification, a-t-il fait valoir, risque de diviser le pays et de compromettre le cessez-le-feu en vigueur. Le nouvel accord très technique de 310 pages semble n'apporter que de petites modifications au texte d'origine. Il détaille par exemple la façon dont les rebelles seront maintenus en zone rurale pour les crimes commis pendant la guerre civile.

Une fois la paix assurée avec les Farc, Juan Manuel Santos entend avancer dans des pourparlers officiels avec l'Armée de libération nationale (ELN), guérilla moins puissante avec quelque 1 500 combattants, mais la dernière encore active.

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Avec AFP et Reuters