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Le nouveau président américain Donald Trump a exprimé, sur Twitter, son désir de voir le souverainiste britannique Nigel Farage devenir le nouvel ambassadeur du Royaume-Uni aux États-Unis. Londres a peu apprécié ce conseil.

@realDonaldTrump a encore frappé. Le futur 45e président des États-Unis s’est tourné vers son réseau social favori, mardi 22 novembre, pour prodiguer des conseils en recrutement à Londres. “Beaucoup de gens aimeraient voir Nigel Farage représenter la Grande-Bretagne comme ambassadeur aux États-Unis. Il ferait un très bon travail !”, a-t-il gazouillé en moins de 140 caractères.

Schocking ! Le gouvernement britannique n’a pas tardé à réagir, assurant qu’il n’y “avait pas de poste à pourvoir actuellement” et ajoutant que “nous avons déjà un excellent ambassadeur aux États-Unis”. Le diplomate en question, Kim Darroch, n’a, de son côté, pas réagi.

“Dans les relations entre deux nations censées avoir des liens spéciaux, cette intervention rompt peu ou prou toutes les règles du protocole diplomatique”, juge sévèrement la BBC. Le site de la chaîne britannique ajoute qu’à “Downing Street [adresse du Premier ministre britannique] et dans les cercles diplomatiques, on est sous le choc” de cette manière cavalière de procéder.

Mettre Theresa May dans l’embarras

Mais le conseil qui a mis le feu aux poudres n’est pas seulement l’énième cyber-provocation d’un président passé maître dans le tweet à l’emporte-pièce. Il illustre aussi bien la sympathie réelle que Donald Trump éprouve pour Nigel Farage, qu’il surnomme "Mr Brexit", et, a contrario, la rancœur qu’il cultive à l’égard de la chef du gouvernement Theresa May.

Nigel Farage a été le premier homme politique étranger à être reçu par Donald Trump après sa victoire à la présidentielle. Pendant la campagne, il était déjà apparu lors de plusieurs meetings aux côtés du magnat de l’immobilier. Il n’est donc pas étonnant que le nouvel homme fort américain milite pour que Nigel Farage joue les intermédiaires entre son administration et Londres.

L’idée doit d’autant plus lui plaire qu’elle permet de mettre Theresa May dans l’embarras. Donald Trump n’a probablement pas oublié les critiques qu’elle lui a adressées par le passé. Alors qu’elle était encore ministre de la Défense dans le gouvernement de David Cameron, Theresa May avait dénoncé les propos tenus par Donald Trump à l’égard des musulmans. Elle avait également estimé que l’homme d’affaires américain ne “comprenait pas le Royaume-Uni” lorsqu’il avait suggéré qu’il existait des poches de non-droit dans le pays. Le nouveau président des États-Unis comprend, en tout cas, que la vengeance est un tweet qui se mange froid.