logo

Les Forces démocratiques syriennes lancent une offensive contre l'EI à Raqqa

Les Forces démocratiques syriennes, alliance arabo-kurde, ont annoncé, dimanche, le lancement d'une offensive sur Raqqa, première grande localité dont s'était emparé l'EI pour en faire la ville modèle d'un califat, dans le nord-est de la Syrie.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de rebelles kurdes et arabes appuyée par Washington, a lancé, dimanche 6 novembre, une offensive d'envergure pour reprendre la ville de Raqqa, "capitale" du groupe jihadiste État islamique (EI) en Syrie.

"La grande bataille pour la libération de Raqa et de sa province a commencé", a annoncé Jihane Cheikh Ahmad, une porte-parole de la coalition arabo-kurde, qui lisait un communiqué dans la ville d'Aïn Issa, située à plus de 50 km au nord de Raqqa, aux mains de l'EI depuis 2014.

"Colère de l'Euphrate"

L'offensive baptisée "Colère de l'Euphrate" et mobilisant 30 000 hommes, a débuté sur le terrain samedi soir, selon Jihane Cheikh Ahmad. Le correspondant de l'AFP présent à la conférence de presse a vu des dizaines de combattants armés à bord de véhicules se dirigeant vers le front.

"Raqqa sera libérée grâce à ses fils et ses factions arabes, kurdes et turkmènes, des héros combattant sous la bannière des Forces démocratiques syriennes (FDS), avec la participation active des Unités de protection du peuple kurde (YPG) (...) en coordination avec la coalition internationale" dirigée par les États-Unis, d'après le communiqué.

Talal Sello, porte-parole des FDS, actuellement à Hassaké (nord-est), a expliqué à l'AFP par téléphone que l'opération allait se dérouler "en deux étapes : libérer la province de Raqqa pour isoler la ville, puis contrôler la ville". Et d'ajouter : "la coalition a fourni une première livraison d'arsenal et d'équipements, dont des armes anti-char".

Mais, a-t-il averti, "la bataille ne sera pas facile et a besoin d'opérations précises et prudentes. L'EI défendra son bastion car il sait que la perte de Raqqa signifie sa fin en Syrie".

Le groupe jihadiste a subi ces derniers mois une série de revers face aux FDS, notamment à Minbej, carrefour clé par lequel il faisait transiter armes et hommes à partir de la Turquie,et doit faire face à une pression sur plusieurs fronts de son "califat" autoproclamé.

Mener les batailles de Mossoul et Raqqa de front, selon Le Drian

Les FDS ont été promus par Washington comme un allié clé dans la lutte contre l'EI, mais cette alliance est compliquée par l'opposition des Turcs aux YPG kurdes.

La coalition arabo-kurde a annoncé, dimanche, s'être mise d'accord avec les Américains sur le fait "qu'il n'y aura aucun rôle turc ou des rebelles qui leur sont alliés dans l'offensive" de Raqqa, a affirmé Talal Sello.

L'annonce de cette offensive intervient au moment où une bataille est en cours pour déloger l'EI de son bastion de Mossoul, en Irak.

"Les batailles de Mossoul et Raqqa sont indissociables. La bataille de Raqqa doit aussi avoir lieu" #LeGrandRDV

— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) 6 novembre 2016

Ce dimanche, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait estimé, lors du Grand Rendez-vous Europe 1-Les Échos-iTELE, qu’il fallait livrer la bataille de Raqqa, si possible, sans attendre la fin de la libération de Mossoul.

Les Forces démocratiques syriennes lancent une offensive contre l'EI à Raqqa

"J'espère que nous pourrons mener l'opération de Raqqa avant la fin de l'opération de Mossoul pour avoir un mouvement complet", a indiqué Jean-Yves Le Drian, pour qui livrer parallèlement les deux batailles sera, "à un moment donné", une "nécessité".

Avec AFP et Reuters