À mesure de l'avancée de l'armée irakienne à Mossoul, qui se bat contre l'EI, les premiers déplacés arrivent aux portes de la ville afin d'être acheminés vers le Kurdistan voisin. L'urgence consiste désormais à faire parvenir l'aide alimentaire.
Alors que les forces spéciales irakiennes étaient à nouveau engagées dans la ville de Mossoul, samedi 5 novembre, pour réduire à néant la résistance acharnée des jihadistes de l’organisation État islamique (EI), des centaines de civils sont arrivés aux portes de la ville, drapeaux blancs à la main.
Le nombre de déplacés par les combats ne cesse de croître depuis le début de l'offensive des forces régulières contre l’EI il y a près de trois semaines. Pour éviter la catastrophe humanitaire, les civils libérés de la présence des jihadistes sont néanmoins autorisés à rester chez eux. Mais l'un des défis est d'éviter le déplacement de centaines de milliers de personnes.
"Notre maison tremblait et nous avons dormis sous les escaliers avant de nous en aller ce matin", confie une vieille dame accompagnée de son fils. Certains déplacés ont encore du mal à croire qu’ils ne sont plus sous le joug de l’EI ont constaté Fatma Kizilboga, Adam Pletts et Abdallah Malkawi, les envoyés spéciaux de France 24 sur place. C'est à Mossoul, deuxième ville d'Irak, que Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe ultra-radical, avait proclamé un califat en 2014.
Les civils sont ensuite transportés vers des camps installés dans la région du Kurdistan irakien, mais les contrôles des soldats restent stricts. Ces derniers restent méfiants vis-à-vis de ceux qu'ils suspectent d'avoir peut-être collaboré avec l'ennemi. Ils craignent également l’infiltration de jihadistes parmi les déplacés.