Une nouvelle "pause humanitaire" décrétée à Alep par Moscou est entrée en vigueur vendredi matin pour 10 heures seulement. Les rebelles ont relancé jeudi avec force leur offensive contre les quartiers gouvernementaux.
Dix heures. C'est la durée de la nouvelle "pause humanitaire" décrétée par Moscou à Alep. Elle est entrée en vigueur vendredi 4 novembre au matin.
L'ONU a réagi à l'annonce russe en affirmant que "les opérations humanitaires ne pouvaient pas être subordonnées à des initiatives politiques ou militaires".
Une première trêve "humanitaire" de trois jours mise en place dans la ville septentrionale d'Alep par les armées russe et syrienne, qui prévoyait l'arrêt de tous les tirs dans cette ville divisée, a expiré le 22 octobre sans avoir permis l'évacuation de civils et de blessés ni le retrait des combattants. Huit couloirs humanitaires créés à ces fins sont restés quasiment déserts.
La Russie a appelé les groupes armés à "mettre fin aux combats et à quitter Alep avec leurs armes".
Mais au lendemain de l'annonce russe, les rebelles ont relancé jeudi avec force leur offensive contre les forces gouvernementales dans cette deuxième ville de Syrie pour briser le siège imposé par le régime syrien aux quartiers qu'ils contrôlent dans la partie Est de la ville. Deux soldats russes ont ainsi été "légèrement blessés" vendredi par des tirs rebelles sur la route de Castello, près d'Alep.
Au moins 12 civils ont été tués jeudi et 200 blessés par les tirs et les salves de roquettes des rebelles sur les quartiers ouest d'Alep, tenus par le gouvernement, selon l'agence officielle Sana. Près d'une centaine de personnes ont été tuées par des tirs de roquettes depuis le début de l'offensive des rebelles le 28 octobre.
Plus de 250 000 personnes vivent dans les quartiers sous contrôle des rebelles, privées d'aide humanitaire depuis juillet et menacées de pénurie alimentaire selon l'ONU.
L'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, avait lancé le 22 septembre une vaste offensive pour reprendre les quartiers est d'Alep, qui a fait 500 morts selon l'ONU et entraîné la destruction d'infrastructures civiles.
Les Occidentaux avaient alors dénoncé des "crimes de guerre", poussant Moscou à décréter le 18 octobre un arrêt des bombardements sur Alep, en "geste de bonne volonté".
Avec AFP