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Municipales au Brésil : un évangélique élu maire de Rio de Janeiro

Les élections municipales de dimanche au Brésil ont confirmé la déroute de la gauche. À Rio de Janeiro, c'est Marcelo Crivella, un sénateur du Parti républicain et pasteur de l'Église évangélique, qui a remporté la mairie.

Il était sénateur, membre du parti Républicain brésilien (PRB) et pasteur de l'Église universelle de Royaume de Dieu. Marcelo Crivella est désormais le maire de Rio. Il a remporté, dimanche 30 octobre, 59,37 % des voix contre 40,63 % pour Marcelo Freixo, du parti de gauche PSOL et figure locale de la lutte contre les milices paramilitaires.

Une illustration de la déroute subie par la gauche au Brésil lors des élections municipales, notamment au sein du Parti des Travailleurs (PT) de l'ex-président Luiz Inácio Lula da Silva et de son héritière politique Dilma Rousseff, destituée en août par le Sénat pour maquillages des comptes publics au terme d'une procédure, qui a mis fin à 13 ans de gouvernements du PT.

Aucune capitale régionale pour le parti de Lula

Le parti, qui, en 2012, avait remporté quatre des 26 capitales régionales, n'en a conquis aucune dimanche. Ni Lula ni Dilma Rousseff n'ont voté. Le PT avait déjà perdu au premier tour plus de la moitié de ses mairies, dont son joyau Sao Paulo, poumon économique du pays. La mégapole est passée aux mains du PSDB de l'ancien président Fernando Henrique Cardoso (1995-2002), allié du président conservateur Michel Temer (PMDB).

Si le grand parti centriste PMDB du président Michel Temer est la formation qui a remporté le plus de mairies, comme en 2012, c'est le PSDB qui a enregistré la plus forte progression à l'échelle nationale, remportant non seulement Sao Paolo, mais aussi Maceio (nord-est) et Porto Alegre (sud), berceau de l'altermondialisme.

À Rio, une bataille Église contre socialisme

Principal enjeu de dimanche, Rio de Janeiro a fait l'objet d'une lutte entre deux candidats diamétralement opposés, le sénateur conservateur Marcelo Crivella et le député local d'extrême gauche Marcelo Freixo, qui s'est illustré dans la lutte contre les milices armées.

Entré en politique il y a 14 ans, Marcelo Crivella, 59 ans, pasteur de l'Église universelle du royaume de Dieu (EURD, néo-pentecôtiste), tentait pour la troisième fois de se faire élire maire de Rio. Il avait le soutien des plus défavorisés.

Malgré des révélations choc de la presse, qui a ressorti un livre publié par Crivella en 2002, ce dernier a évincé Freixo, 49 ans, du Parti Socialisme et Liberté (PSOL), formé par des dissidents du PT. Dans cet ouvrage où il évoque son expérience de missionnaire en Afrique, Marcello Crivella accuse l'Église catholique de "prêcher des doctrines démoniaques", alors que le Brésil est le pays comptant le plus de catholiques au monde, et qualifie l'homosexualité de "mal terrible".

Entre les deux tours, il a attribué à des "erreurs de jeunesse" ces propos écrits alors qu'il avait 42 ans.

"Nous avons quatre ans pour construire le Rio de Janeiro de nos rêves", a clamé Marcelo Crivella à l'issue de sa victoire à Bangu dans la zone nord et pauvre de Rio. Il a "remercié l'Église catholique qui [l'a] appuyée" et toutes les autres religions, et a critiqué la campagne diffamatoire de certains médias "contre" sa candidature.

Avec AFP

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