logo

À neuf jours de l'élection présidentielle américaine, la relance de l'affaire des e-mails d'Hillary Clinton a électrisé la campagne en resserrant l'écart entre la candidate démocrate et son rival républicain, Donald Trump.

L’écart se resserre dans les sondages à un peu plus d'une semaine de l'élection présidentielle américaine. Plombée par la relance surprise de l'affaire de ses e-mails par le FBI, la candidate démocrate Hillary Clinton a vu son avance sur Donald Trump s'évaporer.

Au niveau national, elle n'obtiendrait désormais que 45 % des intentions de vote contre 41,6 % pour son adversaire républicain, selon la moyenne des récents sondages.

"Nous devons rester concentrés"

"Nous ne pouvons pas être distraits par tout le bruit dans l'environnement politique, nous devons rester concentrés", a déclaré dimanche Hillary Clinton lors d'une étape en Floride, État-clé dans la course à la Maison Blanche. Une référence implicite à l'annonce, vendredi, par le directeur du FBI James Comey d'une ramification nouvelle dans l'affaire de ses e-mails.

Selon la presse américaine, des milliers d'e-mails du département d'État ont été récemment retrouvés sur un ordinateur portable d'Anthony Weiner, le mari d'Huma Abedin, collaboratrice très proche d’Hillary Clinton.

Anthony Weiner, dont Huma Abedin s'est séparée en août, fait l'objet d'une enquête pour avoir envoyé des SMS à caractère sexuel à une adolescente de 15 ans, et c'est dans ce cadre que les e-mails ont été découverts. Cette découverte date de plusieurs semaines, selon CNN.

Trump croit en la victoire

Donald Trump, qui a fait campagne dimanche dans le Nevada, au Colorado et au Nouveau Mexique, a qualifié cette affaire de "bombe". "La corruption d'Hillary met en pièces les principes sur lesquels notre pays a été fondé", a-t-il déclaré à Las Vegas. Il a accusé son adversaire démocrate de "conduite criminelle délibérée".

"Nous sommes maintenant en tête dans de nombreux sondages, dont beaucoup ont été réalisés avant l'annonce de l'enquête criminelle de vendredi, a ajouté le milliardaire américain. Nous allons gagner."

Sa directrice de campagne Kellyanne Conway a estimé sur Fox News que si le directeur du FBI n'avait pas annoncé son supplément d'enquête, il aurait aussi pu être accusé d'interférence avec l'élection.

"Deux poids, deux mesures"

L'affaire des e-mails d'Hillary Clinton trouve son origine dans le fait qu'elle avait choisi d'utiliser un serveur privé quand elle était secrétaire d'État, et non celui sécurisé de son ministère, au risque de mettre en danger certains courriers classés secret défense. Une enquête avait conclu en juillet qu'il n'y avait pas matière à poursuites, mais que Hillary Clinton avait fait preuve d'une "extrême négligence".

Lundi, la candidate démocrate fait campagne dans l'Ohio, avec des meetings prévus à Cleveland et Cincinnati. Son adversaire républicain écume, de son côté, le Michigan.

Tard, dimanche, le chef de la minorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a écrit au directeur du FBI, républicain nommé par Barack Obama en 2013, pour s'inquiéter d'un "deux poids, deux mesures", semblant, selon lui, vouloir "aider un parti par rapport à l'autre". La loi "interdit aux responsables du FBI d'utiliser leur autorité officielle pour influencer une élection. À travers vos actions partisanes, vous pourriez avoir violé la loi", a-t-il écrit.

Avec AFP