Alors que la coalition internationale se bat toujours pour reprendre Mossoul, le président turc a annoncé jeudi que ses troupes en Syrie comptaient aller jusqu'à Raqqa, l'autre grand fief de l'organisation de l'État islamique.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé jeudi 27 octobre que les opérations militaires menées par la Turquie dans le nord de la Syrie allaient s'étendre à la ville de Raqqa, fief du groupe État islamique (EI).
"Maintenant, nous avançons vers Al-Bab", a dit le président Erdogan, en référence à une ville du nord de la Syrie contrôlée par l'EI. "Après cela, nous allons avancer vers Minbej", tenue par les milices kurdes, "et vers Raqqa", a ajouté le chef de l'État lors d'un discours retransmis à la télévision.
La ville de Raqqa, "capitale" autoproclamée de l'EI, est un objectif annoncé de la coalition antijihadistes, mais les modalités d'une éventuelle offensive terrestre semblable à celle que mènent les forces irakiennes à Mossoul restent à définir.
"Expulsons ensemble Daech"
L'une des principales questions posées est celle de la participation ou non de milices kurdes, soutenues par Washington pour combattre l'EI, mais qu'Ankara considère comme "terroristes".
Erdogan a affirmé avoir partagé ses intentions avec son homologue américain Barack Obama lors d'un entretien téléphonique mercredi soir, réitérant son opposition à la participation du Parti de l'union démocratique (PYD, kurdes syriens) et de sa branche armée, les Unités de protection du peuple (YPG), aux combats.
"Nous n'avons pas besoin de groupes terroristes comme le PYD ou les YPG [...] Venez, expulsons ensemble Daech [acronyme arabe de l'EI] de Raqqa. Nous pouvons le faire ensemble, nous en avons la capacité", a insisté Erdogan lors de son discours.
Ankara a lancé le mois dernier une opération terrestre sans précédent dans le nord de la Syrie, envoyant des chars et des militaires pour appuyer l'opposition syrienne qui a délogé l'EI de plusieurs positions.
"Force d'occupation"
Le président turc a également laissé entendre que la Turquie pourrait intervenir dans la région de Sinjar, dans le nord de l'Irak, où le gouvernement d'Ankara redoute une implantation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes turcs).
"Sinjar est en train de devenir un nouveau Qandil", a affirmé Erdogan, en référence à une zone montagneuse dans le nord de l'Irak qui sert de base arrière au PKK. "Nous ne le permettrons pas", a-t-il ajouté.
Plusieurs centaines de militaires turcs sont stationnés sur une base à Bachiqa, dans la région de Mossoul, une présence qualifiée par Bagdad de "force d'occupation".
Avec AFP