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Quatre ans après la mort de son père Rafic, Saad Hariri, leader de la majorité parlementaire, a été nommé Premier ministre du Liban par le président Sleimane. Sa première tâche: former un gouvernement d'union nationale.

Sans surprise, le vainqueur des élections législatives du 7 juin, Saad Hariri, a été nommé Premier ministre et chargé de former un gouvernement par le président libanais Michel Sleimane.


Une majorité de députés, 86 sur 128, l'a désigné vendredi à l’issue des consultations - contraignantes aux termes de la Constitution – entre les groupes parlementaires et le chef de l’Etat. Les principales forces de l’opposition, comme le Hezbollah et le parti du général Aoun, se sont abstenues de désigner nommément un candidat, même si le parti chiite s’est dit prêt à collaborer "avec un esprit ouvert " avec Saad Hariri, dont la nomination était devenue un secret de polichinelle depuis plusieurs semaines.


Sa première tâche ne se sera pas aisée. De sa réussite dépendra la stabilité politique du Pays du Cèdre, car il s’agit pour lui de former rapidement un gouvernement d'union nationale où tous les principaux groupes parlementaires doivent être représentés.


"Nous allons entamer des consultations avec tous les blocs parlementaires sur la base de notre engagement en faveur d'un gouvernement d'union nationale dans lequel tous les principaux blocs soient représentés, et qui soit harmonieux, opérationnel, et protégé de toute forme d'obstruction et de paralysie", a déclaré le nouveau Premier ministre au palais présidentiel de Baabda, dans l'est de Beyrouth.


Un exercice compliqué, puisqu’il devra essayer de répartir les portefeuilles ministériels sans froisser ses alliés ni braquer l’opposition. "Nous savons que le chemin vers ce but est semé d'embûches, peut-être encore plus nombreuses que ce qui paraît, ce qui n'est pas peu dire", a-t-il ajouté.


Quatre ans après l’assassinat de son père


Il aura donc fallu attendre un peu plus de quatre ans après l’assassinat de son père, Rafic Hariri, pour voir Saadeddine dit Saad, lui succéder au même poste. Une succession dont ce libano-saoudien de 39 ans, marié avec une syrienne et père de deux enfants, se serait bien passé. C’est alors qu’il était PDG de l’une des entreprises familiale en Arabie Saoudite, qu’il est désigné en février 2005 par sa famille pour reprendre le flambeau politique de son père, tandis que son frère aîné, Bahaa, héritait du contrôle de l’empire immobilier et financier des Hariri.


Instantanément adopté par les cadres et les partisans du Courant du Futur, le parti fondé par son père, il a mené son camp à la victoire lors des législatives de juin 2005, les premières organisées après la fin de l’occupation syrienne. Guère préparé à l’âpreté de la politique libanaise, Saad Hariri s’était jusqu’ici contenté d’être le chef de la majorité parlementaire tout en confiant à Fouad Siniora, le plus proche collaborateur de son père, le poste de Premier ministre, qui revient traditionnellement à un sunnite. En attendant de prendre lui même les rênes du pouvoir…