logo

Cazeneuve présente un "plan de sécurité publique" pour dissiper la colère des policiers

Réexamen des conditions de la légitime défense, allègement des tâches, 250 millions d'euros pour les équipements... La série de mesures annoncée mercredi par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a été bien accueillie par les syndicats.

Face à la grogne des policiers qui dure depuis dix jours, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé, mercredi 26 octobre, un "plan de sécurité publique" prévoyant, notamment, un réexamen des conditions de la légitime défense des policiers, des mesures pour protéger leur anonymat, une plus grande sévérité pour l'outrage ainsi qu’une enveloppe de 250 millions d'euros pour moderniser l'équipement, notamment.

"Un effort supplémentaire est nécessaire aujourd'hui [...] nous le ferons dans le dialogue et l'exacte conscience de l'urgence", a indiqué le ministre, à l'issue d'une réunion à l'Élysée entre le président François Hollande et les syndicats de police.

Bernard Cazeneuve a annoncé un renforcement de l'équipement des policiers et gendarmes et des travaux d'entretien dans les commissariats et les casernes (casques balistiques, gilets pare-balles porte-plaques, fusils d'assaut HK G36, etc.). Concernant le parc automobile, "en 2017 ce sont 3 080 véhicules neufs qui seront livrés pour la police nationale et 3 300 pour la gendarmerie", a-t-il précisé

Tâches allégées

Les tâches des policiers seront allégées, avec notamment la fin des "tâches indues" comme les gardes statiques devant les préfectures et les tribunaux. Ces mesures devraient être appliquées dans l’immédiat, selon le ministre de l'Intérieur. L'allègement des procédures administratives et de la procédure pénale se poursuivra.

Les ministères de l'Intérieur et de la Justice vont également étudier "les conditions d'évolution de la légitime défense", dont les policiers réclament l'assouplissement des règles, afin de faire des "propositions" au Parlement dès la fin novembre, a annoncé Bernard Cazeneuve. 

Le gouvernement souhaite également "durcir les sanctions" pour "outrages" à l'encontre des forces de l'ordre en alignant la peine encourue à celle prévue pour l'outrage à magistrat. Elle est actuellement de six mois d'emprisonnement pour outrage envers les agents dépositaires de l'autorité publique, contre un an envers les magistrats.

Cazeneuve présente un "plan de sécurité publique" pour dissiper la colère des policiers

Les mesures pour protéger l'anonymat des policiers vont être renforcées, "dans le cadre des procédures qui le justifient" mais aussi pour "certaines interventions" lors desquelles les policiers pourront revêtir une cagoule. "Cette demande légitime a été exprimée par les syndicats de police, notamment après l'ignoble assassinat terroriste de Magnanville en juin dernier et j'y souscris pleinement", a insisté le ministre.

"Toutes ces mesures seront présentées devant le Parlement à la fin du mois de novembre", a précisé Bernard Cazeneuve. 

Les syndicats saluent les annonces

Les syndicats ont en tous cas salué les annonces du gouvernement. "Satisfait, le terme n'est pas là. Il y a eu des annonces importantes faites ce soir", a ainsi commenté Yves Lefebvre, le secrétaire général du syndicat Unité SGP Police, qualifiant de "très fortes" les mesures qui concernent la "protection des policiers".

"C'est plutôt positif dans les annonces, maintenant il va falloir que ça se concrétise très rapidement sur le terrain pour que la grogne légitime que les policiers ont exprimée cesse", a pour sa part déclaré Jean-Marc Bailleul, le secrétaire général CFDT et ses composantes polices.

Le mouvement de colère des "Bleus" a démarré le 17 octobre, quelques jours après l'attaque au cocktail Molotov à Viry-Châtillon, dans l’Essonne, au cours de laquelle quatre policiers ont été blessés, dont deux grièvement. Ce mercredi, des centaines de policiers avaient manifesté dans plusieurs villes de France avant la réunion entre les syndicats et le président. Parmi les manifestants, beaucoup craignaient des effets d’annonce.

Avec AFP et Reuters