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Pour la sixième soirée consécutive, plusieurs centaines de fonctionnaires de police ont manifesté à Paris. Alors qu'ils prévoient de poursuivre leur mouvement, le directeur général de la police a annoncé un nouveau "plan de sécurité publique".

Quelques centaines de policiers en colère ont manifesté samedi 22 octobre dans les rues de Paris, pour la sixième fois consécutive, deux semaines après l'agression de quatre des leurs à Viry-Châtillon dans l’Essonne.

Les policiers, qui réclament plus de moyens, se sont retrouvés place de la République, puis sont allés devant le Bataclan et le restaurant le Petit Cambodge, qui comptent parmi les lieux touchés par les attentats du 13 novembre 2015. Ils se sont aussi rendus à proximité de l'hôpital Saint-Louis, où est toujours hospitalisé l'un de leurs collègues grièvement brûlé après l'attaque au cocktail Molotov d'un véhicule de police, le 8 octobre.

"Un plan de sécurité publique"

Exaspérés par cette attaque, les policiers réclament plus d'effectifs et de moyens matériels, ainsi que des peines sévères à l'encontre de leurs agresseurs. Interrogé à ce sujet par le Journal du dimanche (JDD), le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone, qui dit comprendre l'"exaspération" des fonctionnaire, a tenté de calmer leur grogne en promettant un nouveau "plan de sécurité publique". Celui-ci permettrait la modernisation des moyens alloués aux forces de l'ordre ainsi qu'une révision de leurs missions.

Jean-Marc Falcone, dont certains policiers exigent le départ, doit remettre des propositions la semaine prochaine à son ministre de tutelle, Bernard Cazeneuve. "Je vais doter les policiers d'un armement plus sophistiqué, avec le renouvellement du vieux pistolet-mitrailleur qui sera remplacé par une arme longue plus moderne", explique Jean-Marc Falcone dans les pages du JDD.

"Les flash-ball vont être remplacés par un lanceur de balles de défense plus précis et adapté aux missions. Nous allons aussi moderniser le système radio et développer plus rapidement et plus massivement les tablettes connectées au réseau et disponibles sur le terrain", ajoute-t-il.

Jean-Marc Falcone, qui avait attisé la colère des manifestants en saisissant l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) au début de la mobilisation, s'engage également à revoir certaines tâches mal tolérées par les fonctionnaires. "Dès lundi, avec l'ensemble des préfets, nous allons mettre à plat les charges dites indues. À partir de la semaine prochaine, les policiers de l'Essonne seront libérés des
missions de protection de personnalités", explique-t-il notamment.

Jean-Marc Falcone n'est en revanche pas favorable à ce stade à une révision des règles de légitime défense, réclamée par certains policiers, étant donné que les règles d'emploi des armes ont été élargies en juin dernier. 

Une rencontre avec François Hollande

Depuis une semaine, le gouvernement s'emploie à apaiser les policiers en colère et à balayer les critiques de l'opposition de droite, à quelques mois de l'élection présidentielle. En visite samedi dans un commissariat de Tours, le Premier ministre Manuel Valls a multiplié les marques de soutien aux policiers. "Je suis ancien ministre de l'Intérieur je sais ce que nous devons au courage de nos policiers, de nos gendarmes, de nos sapeurs-pompiers", a-t-il déclaré. "Ce que je demande aux policiers de France, c'est poursuivre maintenant le dialogue", a-t-il poursuivi.

Après avoir rencontré les ministres de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, des représentants syndicaux doivent être reçus mercredi à l'Élysée par François Hollande. Ils lui exposeront des revendications précises, qui seront aussi martelées mardi lors de rassemblements devant les palais de justice de France.

Avec AFP et Reuters