À l'arrivée du groupe État islamique dans la région de Mossoul, en Irak, les nombreux chrétiens qui y vivaient ont fui. Aujourd'hui, certains chrétiens reviennent sur leurs terres, notamment à Bartella, tout juste libérée du joug jihadiste.
Dans la petite ville de Bartella, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Mossoul, l’heure est à la joie. Des combattants chrétiens sont de retour chez eux après deux ans d’exil forcé. "Je vais remettre la croix sur l’église. Regarde Daech, je vais la remettre !", s'exclame l'un d'entre eux, avant de clamer : "Que dieu vous garde ! Que dieu vous bénisse tous !".
En 2014, les chrétiens assyriens avaient fui la région de Mossoul quand le groupe État islamique s’était imposé sur ces terres. Ces hommes avaient alors formé une milice, les Forces de la plaine de Ninive, forte de quelques centaines de combattants qui se battent parfois aux côtés des peshmerga.
"Défendre nos terres"
"Notre but est de défendre nos terres et de plus jamais subir ce que Daech nous a infligé. Notre peuple s'est dispersé, nos enfants sont morts, et nous nous sommes retrouvés sous des tentes. Alors je voudrais passer ce message à mon peuple : 'Bartella est reprise'", explique Hussam Salem, l’un de ces combattants.
L'église de Bartella a été dévastée par les jihadistes. Face à ce saccage, chez certains, la joie laisse place à la colère. "Cette destruction est intolérable, insupportable. Aucune religion ne peut admettre cela. Ces terroristes n'ont pas de religion ! Ici c'est la maison de Dieu", s'emporte Khaled Shamhoun, un membre des Forces de la plaine de Ninive.
Pour ces hommes, cette journée reste une étape. Il n’est pas encore question de faire revenir leurs familles avant la reconquête de Mossoul.