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L'ONU accuse une nouvelle fois le régime Syrien de mener des attaques à l'arme chimique

Le Conseil de sécurité de l'ONU a reçu un rapport concluant à une attaque au gaz toxique perpétrée par le régime syrien à Qmenas, en mars 2015. C'est la troisième fois que l'ONU accuse Damas d'utiliser des armes chimiques.

L'ONU accuse une nouvelle fois les forces gouvernementales syriennes : selon un rapport d'enquête internationale remis vendredi 21 octobre au Conseil de sécurité, Damas a mené le 16 mars 2015 une attaque au gaz toxique à Qmenas, dans la région d'Idlib. C'est la troisième fois que les Nations unies réunissent les preuves d'une attaque à l'arme chimique perpétrée par l'armée syrienne.

Le rapport précise que les forces syriennes ont utilisé des hélicoptères pour larguer des barils d'explosifs, qui ont eux-mêmes libéré du chlore. L'utilisation de ce produit à des fins militaires est interdite par la convention de 1997 sur les armes chimiques, à laquelle la Syrie a adhéré en 2013. En revanche, les experts onusiens n'ont pas réuni de preuves suffisantes pour déterminer la responsabilité de deux autres attaques chimiques, à Binnish (même province) le 24 mars 2015, et à Kafr Zita (province de Hama, dans le centre du pays) le 18 avril 2014.

Au total, sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts, trois ont été attribuées au régime syrien et une au groupe État islamique (EI) qui avait utilisé du gaz moutarde, à Marea, près d'Alep, le 21 août 2015.

Les conclusions de ce dernier rapport d'enquête pourraient entraîner une nouvelle confrontation au sein du Conseil de sécurité entre les cinq membres permanents avec d'un côté la Russie, qui soutient militairement les forces syriennes, et la Chine et, de l'autre, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Une commission d’enquête sur l’attaque d’un convoi humanitaire

Plus tôt dans la soirée, les Nations unies avaient annoncé avoir nommé une commission d'enquête "indépendante" sur l'attaque d'un convoi humanitaire le 19 septembre près d'Alep, qui avait fait au moins 18 morts. Washington avait accusé Moscou, qui avait nié, d'avoir bombardé le convoi, organisé conjointement par l'ONU et le Croissant-Rouge syrien.

Le Conseil a aussi condamné "les actes terroristes commis contre des civils par le groupe État islamique, le Front Al-Nosra et d'autres organisations terroristes".

Sur place, l'ONU a par ailleurs dû retarder vendredi l'évacuation de blessés des quartiers rebelles de la ville syrienne d'Alep, les conditions de sécurité n'étant pas réunies malgré une trêve décrétée par Moscou qui sera prolongée jusqu'à samedi soir.

Avec AFP et Reuters