![Syrie : la Russie accepte de prolonger la trêve à Alep jusqu’à samedi soir Syrie : la Russie accepte de prolonger la trêve à Alep jusqu’à samedi soir](/data/posts/2022/07/21/1658433729_Syrie-la-Russie-accepte-de-prolonger-la-treve-a-Alep-jusqu-a-samedi-soir.jpg)
Alors que des combats ont éclaté dans un des couloirs humanitaires d’Alep délimités par la Russie, Moscou a accepté de prolonger la trêve de 24 heures.
En théorie, les armes devraient rester silencieuses jusqu’à samedi soir à Alep. L’ONU a annoncé jeudi 20 octobre que Moscou avait accepté de prolonger la trêve de 24 heures. Une trêve de façade car, à peine était-elle entrée en vigueur à Alep, que des combats et des tirs d'artillerie ont eu lieu dans un des couloirs humanitaires définis par Moscou, a constaté un journaliste de l'AFP présent dans le secteur rebelle de cette ville du nord de la Syrie.
Un photographe de l'AFP présent dans le secteur tenu par le régime a confirmé, pour sa part, avoir entendu des tirs près du passage situé dans le centre-ville, tandis que l'agence officielle Sana a accusé "des groupes terroristes" d'en être responsables.
Ancienne capitale économique de Syrie, Alep est divisée depuis 2012 entre un secteur ouest pro-gouvernemental et un secteur est tenu par les insurgés.
Situés essentiellement près des écoles et des mosquées, les points d'entrée des couloirs humanitaires d'évacuation de la ville seront surveillés par des drones, selon l'état major de l'armée russe.
Neuf autocars et sept ambulances seront dépêchés vers les couloirs humanitaires dans le nord de la ville et huit autocars et huit ambulances seront déployés dans le Sud, selon la même source, ajoutant que deux autres autocars et huit ambulances seront en réserve.
Des employés de la mission de l'ONU et des volontaires du Croissant-Rouge syrien vont aider à l'évacuation des civils et les accompagner durant tout le trajet après le départ d'Alep, selon l'armée russe.
La trêve humanitaire décrétée par Moscou pour permettre aux habitants et aux rebelles de quitter Alep est officiellement entrée en vigueur jeudi à 8 h GMT, après plusieurs semaines d'une offensive meurtrière visant les quartiers rebelles et qui a tué des centaines de civils.
Selon l’ONU, les premières évacuations médicales de l'est d'Alep en Syrie devraient avoir lieu vendredi. Environ 200 personnes blessées et malades ont besoin d'être évacuées de toute urgence de l'est d'Alep, zone contrôlée par les rebelles et soumise à un déluge de feu meurtrier depuis une offensive lancée par Damas le 22 septembre pour reprendre ce secteur où vivent quelque 275 000 personnes et entre 6 000 à 7 000 combattants, selon l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.
Les habitants sceptiques
Depuis deux jours déjà, le régime du président Bachar al-Assad et son allié russe ont suspendu leurs raids aériens visant les quartiers est d'Alep, où vivent quelque 250 000 personnes.
Huit couloirs humanitaires, dont six pour l'évacuation de civils, de malades et de blessés, et deux pour le retrait de rebelles armés, mais qui peuvent également être utilisés pour les civils, doivent être ouverts, selon les annonces de l'état major russe.
Des habitants des zones rebelles interrogés par un correspondant de l'AFP ont exprimé le souhait de partir mais ils restent pour le moins sceptiques face à cette annonce de "pause humanitaire". "Même si j'ai besoin de sortir d'ici, à cause de la détérioration des conditions de vie avec le siège et le manque de nourriture et de travail, je ne vais pas risquer ma vie et celle de ma famille et être le premier à emprunter ces passages", a indiqué à l'AFP Mohamed Shayah, au chômage et père de quatre enfants.
Moscou avait annoncé, mercredi, que la trêve durerait 11 heures, et non huit comme annoncé initialement. Toutefois, dans la soirée, l'armée syrienne a affirmé que celle-ci durerait trois jours.
Moscou accusée de "crime de guerre"
Après des entretiens à Berlin avec les dirigeants français et allemand, le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt à prolonger "autant que possible" l'arrêt des frappes aériennes.
Depuis plusieurs semaines, Moscou fait l'objet de critiques virulentes sur la scène internationale, les Occidentaux dénonçant des "crimes de guerre" au moment où les bombardements d'une extrême violence, lancés le 22 septembre, ont tué des centaines de civils et détruit des infrastructures civiles, notamment des hôpitaux.
Le régime syrien et son allié russe affirment toutefois bombarder les quartiers est pour éliminer les "terroristes", principalement les jihadistes du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda).
Avec AFP