
La chancelière allemande est arrivée jeudi à Washington pour sa première visite à la Maison Blanche depuis l'élection de Barack Obama. Au menu des discussions : l'Iran, la crise économique, le climat, le nucléaire coréen, l'Afghanistan....
AFP - Le président américain Barack Obama doit rencontrer vendredi la chancelière allemande Angela Merkel à la Maison Blanche, alors que les deux partenaires divergent sur les stratégies de sortie de crise économique, comme sur le degré d'engagement de Berlin en Afghanistan.
Les deux dirigeants devaient se rencontrer en privé dans le bureau Ovale avant d'ouvrir la discussion à leurs conseillers. Ils tiendront ensuite une conférence de presse commune dans les jardins de la Maison Blanche avant de déjeuner ensemble.
Il s'agira de leur première rencontre à Washington, et de leur troisième depuis l'arrivée au pouvoir de Barack Obama en janvier.
"Je me réjouis de ma rencontre avec le président", a déclaré Angela Merkel vendredi matin, en disant s'attendre à "un travail commun intense et amical".
"Nous avons des vues très proches concernant les problèmes du monde, et nous avons la volonté de trouver des solutions communes", a-t-elle assuré.
"Je crois que les relations germano-américaines sont fortes", avait déclaré jeudi le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs.
Au menu des discussions figurent la crise iranienne, la reprise économique, le changement climatique ou encore la visite début juillet de M. Obama en Russie.
Les discussions viseront à trouver un terrain d'approche commun avant une réunion du G8 en Italie, où les dirigeants des pays les plus industrialisés doivent présenter leurs propositions sur la régulation des marchés financiers et la lutte contre le réchauffement climatique, sujets de dissensions entre Berlin et Washington.
Angela Merkel, qui briguera un second mandat en septembre, ne s'est pas privée de critiquer les mesures prises par Barack Obama face à la crise économique, s'inquiétant notamment des risques d'inflation.
L'Allemagne, où 300.000 emplois ont été perdus depuis septembre, est touchée de plein fouet par la crise. Le dollar faible, couplé à des taux d'intérêt très bas, portent un coup supplémentaire à ses exportations, fondement de son économie.
Selon son entourage, la chancelière attend d'Obama une "stratégie de sortie" de crise claire après les dépenses massives qu'il a engagées.
Sur le front du réchauffement climatique, Angela Merkel s'est félicitée des appels de Barack Obama à faire plus que son prédécesseur George W. Bush, mais semble douter du soutien politique américain réel aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L'arrivée de la chancelière à Washington coïncide avec la tenue vendredi d'un vote crucial de la Chambre des représentants américaine sur un vaste projet de loi pour lutter contre le réchauffement climatique.
Sur le front de l'Afghanistan, l'administration Obama aimerait obtenir une plus grande contribution de l'Allemagne pour appuyer sa nouvelle stratégie de lutte contre les talibans et les combattants d'Al-Qaïda mais les conseillers américains ont dit être conscients des limites politiques de Mme Merkel.
Le président américain a annoncé l'envoi de 21.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, portant à quelque 68.000 le nombre de militaires américains déployés d'ici à la fin de l'année, selon le Pentagone.
Mais la guerre est très impopulaire en Allemagne et Angela Merkel ne peut pas se permettre de froisser l'opinion publique à trois mois des législatives.
Mme Merkel n'a pas non plus formulé d'engagement précis suite à sa promesse d'aider Barack Obama à fermer la prison controversée de Guantanamo.
Par deux fois, Berlin n'a pas accepté une demande américaine d'accueillir des détenus ouïgours de Guantanamo, arguant d'un manque d'informations de Washington.