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Primaire de la droite : ambiance tendue et flèches acérées pour le premier débat

Les sept candidats à la primaire de la droite et du centre ont débattu pour la première fois en direct. Les échanges ont abordé les questions de chômage, d'impôt mais aussi d'immigration et de sécurité, sur fond d'attaques personnelles.

Il était très attendu. Le premier débat de la primaire de la droite et du centre a réuni, jeudi 13 octobre, les sept candidats à l'investiture présidentielle sur un plateau télévisé pour un échange retransmis en direct.

Sans vraiment s'affronter directement, Bruno Le Maire, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et Jean-Frédéric Poisson ont plutôt cherché à exposer leur programme et à se démarquer les uns des autres, tout en dégainant parfois certaines flèches acérées. Le débat était également l'occasion pour tous les candidats de se faire entendre quand depuis des semaines les sondages donnent Alain Juppé et Nicolas Sarkozy largement en tête.

• Après une introduction d'une minute chacun, les sept candidats ont dressé les grandes lignes de leur programme économique, sans faire d'annonces nouvelles, affirmant leurs divergences sur les 35 heures ou le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite. "Je veux la liberté, je ne serai pas la Martine Aubry de droite", a notamment déclaré Nicolas Sarkozy au sujet du temps de travail.

• La première partie du débat s'est avérée très technique tournant autour de thématiques économiques : chômage, impôt, taxe, âge de la retraite et nombre de fonctionnaires...

• Conformément à une stratégie arrêtée avant la soirée, Alain Juppé s'est contenté de défendre ses positions. Car l'ex-Premier ministre partait avec un avantage sur tous ses adversaires: un statut de favori, construit au cours des deux dernières années et consolidé sondage après sondage. Les dernières enquêtes d'opinion lui prêtent désormais une avance d'une vingtaine de points sur Nicolas Sarkozy au second tour, le 27 novembre.

• Les sept candidats, s'ils ont affiché leurs divergences n'ont pas manqué d'attaquer la politique de François Hollande, ne mâchant pas leur mots parfois. François Fillon a ainsi estimé que le président était "manipulateur", mais aussi "inefficace et incompétent". "Je me demande jusqu'où François Hollande va salir et détruire la fonction présidentielle", a lancé de son côté Nicolas Sarkozy, évoquant la pu blication d'un livre-confession du chef de l'État.

Le Président de la République est non seulement inefficace et incompétent, mais c'est en plus un manipulateur. #PrimaireLeDébat pic.twitter.com/mJSeiWRUvG

— François Fillon (@FrancoisFillon) 13 octobre 2016

• La deuxième partie du débat a abordé des thématiques de société. Que faire des fichés S? Comment lutter efficacement contre le terrorisme? Quel conception de l'intégration et de la laïcité ont les candidats? Alors que certains comme Bruno Le Maire ou Nicolas Sarkozy prônent une ligne dure dans la lutte antiterroriste, préconisant ainsi la détention des fichés S, d'autres comme François Fillon souhaitent appliquer les lois existantes : la déchéance de nationalité pour les jihadistes qui combattent en Syrie notamment qui les empêcheraient de revenir.

• Le débat s'est sensiblement tendu à l'évocation des affaires judicaires dans lesquelles certains candidats sont impliqués. Alain Juppé a déclaré au sujet de sa condamnation pour prise illégale d'intérêt en 2004, que si les Français "estiment que [sa] faute [le] disqualifie, ils ne m'éliront pas", lors du premier débat télévisé de la primaire de la droite. Quant à Nicolas Sarkozy mis en examen dans plusieurs affaires, il a souligné que son casier judciaire était vierge.

• Autre moment fort du débat, le recadrage de Jean-François Copé par Nicolas Sarkozy. Selon Jean-François Copé, la loi sur la burqa avait été portée par les députés car "personne n'en voulait" ni Nicolas Sarkozy, ni François Fillon.Nicolas Sarkozy lui a répondu sèchement: "La loi sur la burqa, pardon Jean-François, ce n'est pas toi qui nous l'as imposée, et tu étais bien incapable d'imposer ni au Premier ministre, ni au président de la République quoi que ce soit, pas plus hier qu'aujourd'hui".

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