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Les drones piégés, armes de choix de l’organisation État islamique en Irak et en Syrie

Deux membres des forces spéciales françaises ont été blessés le 2 octobre à Erbil par un drone piégé envoyé par l'organisation État islamique. Ce mode d’action est une première contre des forces occidentales mais il n’est pas totalement inédit.

Un drone piégé de l’organisation État islamique (EI) a tué deux peshmergas kurdes et blessé grièvement deux militaires français appartenant à deux commandos de parachutistes de l'air, le 2 octobre dernier à Erbil, en Irak. Le gouvernement français a confirmé, mercredi, cette attaque.

"L’utilisation des drones par l’EI remonte à janvier 2014", se souvient Wassim Nasr, journaliste à France 24. Ils étaient (et sont toujours) utilisés à des fins d’observation et de propagande. "Presque toutes les vidéos de l’EI contiennent des plans filmés avec des drones", explique ce spécialiste des mouvements jihadistes.

Un mode d'action à la portée de tous

La technologie est en effet accessible : un drone commercial ne coûte que quelques centaines d’euros pour les premiers modèles. Les plus perfectionnés peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros. Il n'est pas nécessaire d'avoir été formé pour utiliser un tel appareil. Si bien que "toutes les provinces de l’EI" (en Irak, Syrie, Libye ou encore au Nigeria) en sont dotées, assure Wassim Nasr.

Mais l’utilisation de drones à des fins offensives de la part de l’EI est, elle, assez récente. Fin septembre, l’EI avait attaqué avec un drone explosif des forces turques déployées dans le nord de la Syrie. L’opération de mardi, qui a entraîné la mort de deux peshmergas et les blessures de deux soldats français, est en revanche la première contre des forces occidentales.

Les drones utilisés lors de ces deux attaques étaient de petits modèles à rayon d’action limité. Ils transportaient des charges d’explosifs destinées à exploser (ou être déclenchées) au contact de la cible.

Les drones du Hezbollah libanais

L’EI n’est pas le seul groupe armé à utiliser des drones légers pour des opérations militaires en Irak et en Syrie. Le Hezbollah libanais, qui avait violé avec un drone l’espace aérien israélien en 2012, en a plusieurs fois fait usage en Syrie. Le groupe chiite libanais, qui combat aux côtés des forces du régime de Bachar al-Assad, a développé des drones tueurs capables d’exploser mais aussi de larguer des charges explosives sur des cibles identifiées. Le 9 août dernier, il mettait en ligne sur YouTube une vidéo d’opérations contre des factions rebelles dans la région d’Alep.

Si les vidéos de propagande de l'organisation État islamique sont rapidement retirées de YouTube, celles du Hezbollah sont encore librement accessibles :

#Syrie vidéo d'un drone du #Hezbollah qui largue des explosifs sur les factions #Alep https://t.co/r7de4APjFF

— Wassim Nasr (@SimNasr) 9 août 2016

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