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La Colombie va entamer des pourparlers de paix avec les rebelles de l'ELN

Le gouvernement colombien et la guérilla de l'ELN, deuxième groupe rebelle du pays après les Farc, doivent entamer fin octobre des pourparlers de paix pour mettre fin à plus de 50 ans de conflit.

Après les Farc, l’ENL. Le gouvernement colombien a annoncé lundi 11 octobre qu’il entamerait des discussions de paix formelles le 27 octobre avec l’Armée de libération nationale (ELN), le deuxième plus grand groupe rebelle du pays.

Cette annonce est une bonne nouvelle pour le président colombien Juan Manuel Santos. Les négociations entre Bogota et l’ELN, qui compte quelque 2 000 hommes, commenceront en Équateur selon un accord signé à Caracas par les deux parties.

"Nous sommes une nation spéciale, qui continue de croître en dépit des adversités", a déclaré Juan Manuel Santos lors d’un discours prononcé après l’annonce de l’accord. "La paix ne nous glissera pas entre les doigts. Au contraire, elle sera plus forte et maintenant que nous allons de l’avant avec l’ELN, elle sera complète."

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Un demi-siècle de conflit

Le président colombien, prix Nobel de la paix 2016, veut croire à la paix avec l'ELN en dépit de l’échec, le 2 octobre, du référendum sur l’accord conclu avec les Farc.

Sur le sentier de guerre depuis cinq décennies après avoir été fondée par des prêtres catholiques et inspirée par la révolution cubaine, l’ELN a engagé à plusieurs reprises des discussions avec le gouvernement depuis 2014 sur les modalités d’un processus de paix. L’organisation avait aussi eu des pourparlers avec Bogota à Cuba et au Venezuela entre 2002 et 2007.

Pendant cette période, l’ELN n’est pas restée inactive, se livrant à des kidnappings et à des bombardements d’installations pétrolières. Son chef, Nicolas Rodriguez Bautista, alias "Gabino", qui a intégré les rangs de l'ELN vers l'âge des 12 ans, y a développé un programme nationaliste, basé sur la prise de contrôle des ressources naturelles du pays. Le groupe de guerilleros a aussi parfois relâché des prisonniers.

L’ancien président colombien Alvaro Uribe, désormais chef de file de l’opposition qui avait fait campagne pour le "non" à l’accord de paix avec les Farc, a proposé lundi les modifications qu’il juge nécessaires pour que cet accord soit acceptable à ses yeux. Il voudrait notamment que les dirigeants de l’organisation soient privés de liberté pendant au moins cinq ans et qu’il leur soit interdit de briguer des sièges au Parlement.

Le Pentagone a de son côté annoncé lundi qu’il fournirait 10 millions de dollars (8,98 millions de dollars) à la Colombie pour aider le pays à se débarrasser des mines, éparpillées dans 31 départements sur 32.

Avec Reuters