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La Franco-Tunisienne Nourane Houas libérée lundi après avoir été retenue en otage au Yémen pendant 10 mois se repose en Oman, qui a joué un rôle important dans sa libération. Les conditions de sa remise en liberté n'ont pas été divulguées.
L'employée franco-tunisienne de la Croix-Rouge libérée lundi 3 octobre après avoir été retenue en otage durant 10 mois au Yémen se repose actuellement au sultanat d'Oman, ont indiqué à l’AFP des sources diplomatique et humanitaire.
Nourane Houas, 38 ans, a été transférée dans la soirée de lundi à Mascate, capitale du sultanat, qui a joué un grand rôle dans sa libération. Les conditions de sa remise en liberté n'ont toutefois pas été précisées. Des sources diplomatiques à Mascate ont cependant indiqué que l'employée du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait été victime d'une "entreprise criminelle à but lucratif, et non politique". Mais il y avait "peut-être des accointances" entre les ravisseurs qui exigeaient une rançon et certains militants politiques, a dit à l'AFP une de ces sources.
Motifs "crapuleux"
Nourane Houas, responsable d'un programme de protection humanitaire au sein de la mission de l'ONG au Yémen, avait été enlevée le 1er décembre 2015 dans la capitale Sanaa, sous contrôle des rebelles chiites Houthis. Un employé yéménite du CICR avait été également capturé avant d'être relâché quelques heures plus tard.
Ce n’est que six mois plus tard, au début de mai, qu’une vidéo la montrant en vie, dont France 24 eut connaissance, fut diffusée. Visiblement fatiguée, la jeune femme s'adressait au président français François Hollande, au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi et aux responsables du CICR. Wassim Nasr, journaliste spécialiste de la région à France 24, indiquait alors que les motifs des ravisseurs étaient "crapuleux". "Les ravisseurs sont des gens de la région. Nourane Houas s’est retrouvée au milieu d’un conflit local, dont ses ravisseurs entendent tirer profit", commentait-il alors.
Mon intervention concernant la première preuve de vie de la franco-tunisienne Nourane Houas @france24 https://t.co/hXMPQkRId3
— Wassim Nasr (@SimNasr) 6 mai 2016Le Yémen a connu de nombreux enlèvements d'étrangers ces dernières décennies. Véritable industrie dans ce pays à forte tradition tribale, l'enlèvement d'étrangers a longtemps permis aux tribus de demander des avantages au gouvernement.
"Soulagement"
La jeune femme "se repose et restera à Mascate deux ou trois jours", a indiqué une source diplomatique, ajoutant qu'elle avait appelé ses parents en Tunisie et qu'après Oman, elle se rendrait "peut-être à Genève", où se trouve le siège du CICR.
L'ex-otage, citée par l'agence omanaise de presse ONA, a tenu à remercier, à son arrivée à Mascate, "le sultanat, sans lequel [sa] libération n'aurait pas eu lieu". Elle a également salué les efforts des gouvernements français et tunisien ainsi que du CICR.
Le président français François Hollande a "exprimé sa gratitude à tous ceux qui ont permis l'issue heureuse de cette épreuve, et notamment au sultan Qabous Ibn Saïd", tout en saluant "le courage de Nourane Houas pendant sa longue détention".
Tunis a également exprimé "son profond soulagement après cette bonne nouvelle", tandis que le CICR remerciait "tous ceux qui ont contribué à faciliter la libération de Mme Houas, en particulier sa Majesté le sultan Qabous d'Oman".
Sur les réseaux sociaux
Au Yémen, une porte-parole du CICR, Rima Kamal, a déclaré que l'organisation humanitaire préférait "ne pas spéculer" sur les raisons de l'enlèvement et "ne pas partager d'informations liées aux ravisseurs ou leur identité" afin de ne pas mettre en péril "la sécurité de [ses] équipes au Yémen".
En août, de nombreux Tunisiens avaient appelé sur les réseaux sociaux à ne pas oublier Nourane Houas, après la diffusion d'une vidéo de l'otage. Début septembre, le gouvernement tunisien avait affirmé qu'elle "allait bien", sans plus de précisions.