
Le plus grand hôpital du secteur rebelle d'Alep, connu sous le nom de code M10, a été détruit par les bombes, lundi. Les États-Unis ont décidé en conséquence de suspendre leurs discussions diplomatiques avec la Russie sur un cessez-le-feu en Syrie.
La destruction totale, lundi 3 octobre, du plus grand hôpital du secteur rebelle d'Alep, cible de raids aériens depuis la semaine dernière, a eu des conséquences diplomatiques : les États-Unis ont décidé de suspendre leurs pourparlers avec la Russie sur le cessez-le-feu en Syrie après le bombardement incessant de cet établissement connu sous le code M10 pour des raisons de sécurité.
"Tout le monde est à bout de patience avec la Russie", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. "Il n'y a plus rien dont les États-Unis et la Russie puissent parler" à propos de la Syrie, a-t-il ajouté. Moscou a assuré peu après "regretter" la décision de Washington. "Après avoir échoué à respecter les accords qu'ils ont eux-mêmes négociés, [les États-Unis] tentent de faire porter la responsabilité (de l'échec) par un autre".
"L'hôpital a été visé directement par des raids aériens", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "L'hôpital M10, le plus grand d'Alep-Est, (...) a été détruit, et n'est plus en service de manière permanente", a tweeté pour sa part Adham Sahloul, de SAMS (Syrian American Medical Society), une ONG médicale qui soutient l'hôpital. Dans une tribune publiée dimanche par le journal Le Monde, des membres de Médecins du monde dénoncent "le massacre de masse" qui se déroule à Alep, en Syrie.
Another attack on SAMS's largest trauma hospital in eastern #Aleppo, killing 3 maintenance workers. Hospital completely destroyed. pic.twitter.com/UQgkM8OweH
— SAMS (@sams_usa) 3 octobre 2016Pour voir les photos et vidéos sur votre smartphone ou tablette, cliquez ici.
De son côté, Moscou s'est félicité de la "grande efficacité" de ses frappes, démentant tout bombardement d'hôpital ou d'école malgré les accusations des Occidentaux.
Les États-Unis ont eux annoncé qu'ils avaient procédé, lundi, à une frappe aérienne près d'Idleb (nord-ouest) visant un responsable "important" d'Al-Qaïda en Syrie, alors qu'ils sont accusés par Moscou de chercher à protéger l'ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie, l'organisation jihadiste Front Fateh al-Cham (ex-Front Al-Nosra). Le Pentagone n'a pas précisé s'il avait été tué et n'a pas dévoilé son identité. La mort d'Ahmed Salama Mabrouk, un Égyptien plus connu sous son nom de guerre Abou Faraj, est annoncée sur les réseaux sociaux.
Malgré la suspension de leurs tractations sur la Syrie, les États-Unis et la Russie vont continuer à échanger des informations à travers le mécanisme de "deconfliction" qui vise à éviter un incident entre leurs avions au-dessus de la Syrie, selon le département d'État et le Pentagone.