
Des scientifiques ont enregistré des sons prouvant qu’à la manière des oiseaux sur la terre ferme, les poissons aussi poussent la chansonnette sous l’eau.
L’information va faire plaisir à l’enfant qui sommeille en vous : la scène où Sébastien, sympathique crabe dans le dessin animé Disney "La Petite Sirène", interprétait "Sous l’Océan", n’était peut-être finalement pas si irréaliste que cela.
Des chercheurs des universités d’Exeter, au Royaume-Uni, et de Perth, en Australie, sont parvenus à isoler sept "chants" différents de poissons grâce à des enregistreurs sous-marins placés à différents points des eaux côtières de Port Hedland, en Australie-Occidentale.
Dix-huit mois durant, l’équipe a enregistré ces "chœurs" dont les sonorités ont prouvé qu'elles évoluaient selon les moments de la journée et les époques de l’année. Plus fréquents à l’aube et au crépuscule, les sons ont également paru se multiplier au début du printemps et à la fin de l’été. "Un peu comme avec les oiseaux de la forêt", a expliqué au magazine New Scientist Steve Simpson, biologiste marin à l’université d’Exeter. Les chercheurs ont également constaté que certains "motifs" sonores semblaient se répéter au lever ou au coucher du soleil.
Le mérou géant, lui, émet un son qui s’approche de celui de la corne de brume, quand les poissons de la famille des Terapontidae produisent un petit "buzz", que les chercheurs rapprochent de la vibration du jeu "Docteur Maboul".
Extraits symphoniques, qui, on l’admet, sont plutôt éloignés de "Sous l’océan" :
Marquer le comportement
Si ces chants sont bien émis individuellement par les poissons, c’est bien le chevauchement de leur spectre audible qui donne cette impression de chœurs. "Ces chœurs compilent des appels d'impulsions acoustiques uniques ou multiples avec des fréquences variables de répétition des impulsions", peut-on lire dans la publication consacrée à leur étude d'un an et demi.
Mais pourquoi nos amis les poissons s’égosillent-ils de cette manière ? Tout simplement pour communiquer, distinguant entre eux les comportements tels que la reproduction, l’appropriation du territoire ou encore les moments consacrés aux repas. Certains prédateurs nocturnes évoluant en groupe utilisent de la manière leur chant pour rester groupés, tandis que d’autres poissons diurnes s’en servent pour défendre leur territoire.
"Nous commençons seulement à apprécier la complexité de l’environnement acoustique sous-marin et n’avons encore qu’une vague idée de ce qu’il s’y trame", a confié Robert McCauley, à la tête de l’étude, au New Scientist.
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