Le régime poursuit ses bombardements samedi sur les quartiers rebelles d’Alep. La veille l’armée syrienne avait annoncé une nouvelle offensive, possiblement terrestre.
Le déluge de feu sur les quartiers rebelles d'Alep se poursuit samedi 24 septembre. Jeudi par l’armée syrienne a annoncé le lancement d'une offensive majeure, probablement terrestre, contre la partie est de la ville, aux mains des rebelles depuis 2012.
Malgré une rencontre à New York entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, dont les pays soutiennent des camps opposés, la diplomatie semble incapable d'arrêter ce conflit qui a déjà fait plus de 300.000 morts et engendré la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
Depuis la partie rebelle d'Alep, un journaliste de l'AFP a témoigné vendredi de bombardements qui se succèdent sans discontinuer. Les destructions sont considérables et les services de secours totalement impuissants, raconte-t-il. Des immeubles sont entièrement rasés, et des habitants restent coincés sous les décombres. Dans le quartier Al-Kallasé, les secouristes, avec seulement un bulldozer et leurs mains, fouillent de manière dérisoire dans les gigantesques amas de décombres engendrés par l'effondrement de trois bâtiments.
Au moins deux centres de secours des Casques blancs de la Défense civile syrienne, un groupe de sauveteurs bénévoles, ont été touchés dans les frappes, signe que le pouvoir et de ses alliés tentent de priver la population de toute aide possible et de la contraindre à quitter la zone.
Ces raids, qui ont fait plusieurs dizaines de morts depuis vendredi, surviennent en prélude d'une opération terrestre d'envergure sur les quartiers de la ville encore tenus par les rebelles annoncée par l'armée syrienne. Une source militaire à Damas a assuré que "de nombreux renforts sont arrivés à Alep".
L'armée syrienne, appuyée par la Russie, a appelé jeudi soir les civils à évacuer les quartiers est d'Alep, où vivraient encore quelque 250 000 habitants.
L'annonce de l'offensive militaire syrienne a coïncidé, jeudi, avec une réunion internationale à New York visant à rétablir un cessez-le-feu imposé par un accord à Genève le 9 septembre entre Moscou et Washington, mais qui a volé en éclats lundi.
Le texte paraphé par le secrétaire d'État américain John Kerry et par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prévoyait sept jours de cessez-le-feu, l'acheminement d'aide humanitaire et une coopération militaire entre Washington et Moscou contre les groupes jihadistes. Mais la trêve a pris fin le 19 septembre, selon l'armée syrienne, qui a accusé les groupes rebelles de l'avoir violée à plus de 300 reprises au cours de la semaine. Les rebelles n'avaient d'ailleurs jamais formellement accepté l'accord.
Après une nouvelle journée de négociations vendredi avec le chef de la diplomatie russe, John Kerry a annoncé vendredi soir "de petites avancées".
Au même moment, à la tribune de l'ONU, Sergeï Lavrov estimait "essentiel" de préserver l'accord qu'il avait signé le 9 septembre avec le secrétaire d'État américain à Genève pour imposer un cessez-le-feu en Syrie durant sept jours.
Avec AFP et Reuters